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OBJECTION EN ISRAEL

[voir aussi la page conflit Israel-Palestine]

Ces jeunes appelés refusent publiquement de participer aux exactions des forces armées israéliennes, particulièrement dans les territoires occupés de Palestine.
Ces objecteurs et objectrices sont une partie visible de toute une frange de la population israélienne qui aspirent à la paix ou plutôt à une paix juste en Israël tant qu'en Palestine par la reconnaissance des droits de chacun. Une frange qui refuse l'engrenage de la violence orchestré tant par le gouvernement israélien que par les autorités palestiniennes au dépens des populations.
Depuis octobre 2000, de plus en plus d'objecteurs et objectrices ont été emprisonnés. Pour raisons politiques ou pacifistes, ils et elles ont refusé d'effectuer leur service national ou des périodes de réserves dans l'armée israélienne ou dans les Territoire Palestiniens Occupés. Le Daily Telegraph de Jérusalem signifiait le 1er avril 2001 que 2 500 réservistes manquaient à l'appel. 62 lycéens et lycéennes âgés de 15 à 18 ans ont envoyé une lettre ouverte à Ariel Sharon le 19 août 2001 dans laquelle ils avaient écrit : "Nous protestons devant vous face à la politique raciste et agressive conduite par le gouvernement israélien ; et nous vous informons de notre intention de ne pas participer à l'exécution de cette politique". Publiée le 2 septembre 2001, cette lettre a été paraphée depuis par de nombreux autres jeunes. Aujourd'hui, les plus âgés de ces signataires font face à des peines d'emprisonnement.
Cet engagement est, au même titre que les actions de solidarité entre organisations palestiniennes et israéliennes, très peu médiatisé (même si cela évolue) en occident où seuls, à peu d'exception près, les actes guerriers de parts et d'autres trouvent écho dans la presse, où seules les autorités responsables de ces crimes ont le droit à la parole.
C'est pourquoi le MOC Rennes s'associe au soutien international en faveur de ces objecteurs et objectrices de conscience :

  • Pour que l'objection de conscience soit reconnue en Israël.
  • Pour que les forces armées israéliennes se retirent des territoires palestiniens occupés.
  • Pour que soient pris en compte les efforts de paix des sociétés civiles israéliennes et palestiniennes.
  • Pour que soient soutenues les actions de solidarité entre ces deux peuples.

Sommaire

FAIRE PASSER LE MESSAGE D'UNE MANIERE FORTE ET CLAIRE !

par Sergeiy Sandler

Depuis octobre 2000, 32 personnes (petit chiffre, n’est-ce pas ? Une manifestation de 32 participants serait difficilement considérée comme telle) furent emprisonnées ou sanctionnées en Israël pour avoir refusé d’accomplir le service militaire pour des motifs politiques ou de conscience. Mais 32 n’est peut-être pas un si petit chiffre après tout. Il est même important relatif à l’année précédente (seulement 3 !). Sinon, il n’est pas négligeable parce qu’il cache une représentation plus importante : il est estimé que plusieurs centaines de personnes ont vu leur cas examiné cette année par les 2 comités en charge de l’examen des cas d’objection de conscience.

Un statut légal d’objecteur existe en Israël seulement accessible aux femmes en pratique. Les hommes voyant quasi-systématiquement leur requête rejetée par le comité qui en a la charge ; lequel est exclusivement constitué de personnel militaire. La plupart finiront en prison.
Yesh-Gvul, organisation soutenant des objecteurs spécifiquement politiques rapporte avoir reçu des appels de 250 objecteurs, la plupart étant des soldats réservistes refusant d’être envoyé dans les Territoires Palestiniens Occupés pour raison politique. La plupart de ces objecteurs ne finissent pas en prison, car l’armée décide finalement de les stationner sur le territoire reconnu à Israël. Cependant, certains ont été sanctionnés, dont 6 officiers.

Le Comité des Initiatives Druses (DIC) qui fait la promotion de l'objection au service militaire au sein de la communauté religieuse druse, signifie que seulement 50% des hommes de la communauté finisse par servir dans l'armée. Beaucoup, d'obédience Druse, sont appelés par l'armée israélienne et refusent d'être de forces armées qui combattent le peuple palestinien dont ils sont. Les autorités militaires obligent les objecteurs druses à rester exceptionnellement derrière les barreaux avant d'être exemptés de service. Un militant druse remarquait récemment que son village de quelques milliers d'habitants avaient déjà accumulé ainsi près de 500 ans en prison militaire.

L'augmentation du chiffre des objecteurs déclarés marquent l'arrivée d'une nouvelle génération de citoyens israélites, de pensée plus indépendante. 62 de ces jeunes gens, âgés de 15 à 18 ans, ont écrit une lettre au premier ministre Ariel Sharon signifiant leur intention de refuser toute participation à l'oppression du peuple palestinien : "Nous protestons devant vous face à la politique raciste et agressive poursuivie par le gouvernement israélien et son armée ; et nous vous informons de notre intention de ne pas participer à l'exécution de cette politique". La lettre fut publiée le 2 septembre recevant une large attention public et, depuis, d'autres jeunes ont rejoint les premiers signataires.

Enfin, d'après les information obtenues par New Profile, mouvement féministe et antimilitariste, seulement 44 % des jeunes israéliens accomplissent leurs trois années de service militaire obligatoire. Quant au service dans la réserve, obligation légale pour tous les hommes en Israël, il n'est maintenant effectué que par une petite minorité. New Profile voit ces chiffres comme une évidence d'un mouvement large et croissant de résistance à la conscription en Israël, lequel est principalement à l'abri des yeux du public. L'objection déclarée n'étant que la partie visible de cet iceberg.

Bien évidemment, tous ceux évitant le service militaire ne le font pas pour des raisons de conscience ni ne partagent les positions politiques signifiées par les objecteurs déserteurs déclarés. Pour autant, il apparaît que la plupart des Israélites, y compris parmi ceux qui soutiennent les pires crimes de guerre, faillissent, en fin de compte, d'agir en soutien de ces crimes.

Les objecteurs de conscience déclarés sont peut-être un groupe marginal de la société israélienne, mais ils ouvrent une brèche pour beaucoup d'autres. Chaque acte d'objection de conscience est une antithèse vivante et publiquement exposée du prétendu consensus autour de l'armée en tant qu'institution ainsi qu'à la politique criminelle mise en place par l'armée d'Israël en Palestine.

Chaque personne qui refuse de servir dans l'armée, par son refus de soutenir systématiquement les décisions des généraux d'armée et du gouvernement, joignent la lutte politique contre la militarisation dans la société israélienne.

De plus, le message signifié par l'acte d'objection de conscience dépassent les limites d'Israël, d'abord et avant tout auprès de la société palestinienne. Les objecteurs de conscience et particulièrement ceux emprisonnés pour leur opinion sont la preuve vivante et bien notée à nos alliés de la société palestinienne qu'il y a encore des gens en Israël avec lesquels ils peuvent coopérer en vue d'atteindre une vision politique et morale commune.
Trente deux objecteurs de conscience ont été jugé et emprisonnés depuis le début de l'intifada. Finalement, ce n'est pas du tout un petit chiffre.

Sergeiy Sandler travaille avec New Profile
New Profile, PO Box 48005, Tel Aviv, 61480 Iraël
email : newprofile@speedy.co.il ; http://www.newprofile.org

Ce texte a été initialement écrit en octobre 2001 et publié dans le Fusil Brisé en novembre à l'occasion de la journée internationale en faveur des prisonniers et prisonnières pour la paix (1er décembre 2001). Le Fusil Brisé est une publication de l'Internationale des Résistant(e)s à la Guerre, www.wri-irg.org

Traduction de l'anglais par Tikiri, MOC Rennes/Le RIRe.

[haut]

APPELS AU REFUS DE SERVIR

Lettre ouverte du 19 août 2001 de 62 lycéens à Ariel Sharon (publiée dans la presse israélienne le 2 septembre 2001)

"Nous, signataires, jeunes qui avons grandi et furent élevé-e-s en Israël, allons bientôt être appelé-e-s à servir dans l'IDF. Nous protestons devant vous de la politique agressive et raciste poursuivie par le gouvernement israélien et son armée, et nous vous informons de notre intention de ne pas prendre part à l'exécution de cette politique.
"Nous résistons fortement à l'attitude d'Israël bafouant les droits de l'homme. Expropriation, arrestations, exécutions sans jugements, démolition d'habitation, siège militaire, torture et entrave aux soins médicaux ne sont que quelques uns des crimes que l'état d'Israël commet en violation flagrante des conventions internationales qu'il a ratifiées.
"Ces actions ne sont pas seulement illégitimes ; elles n'atteignent même pas leur but signifié : augmenter la sécurité personnelle des citoyens. Une telle sécurité ne peut être obtenue qu'au travers d'un accord de paix juste entre le gouvernement israélien et la population palestinienne.
"Par conséquent, nous allons suivre notre conscience et refuser de prendre part à tout acte de répression à l'égard du peuple palestinien, actes dont la dénomination correcte est action terroriste. Nous appelons tous ceux et celles de notre age, les conscrits, les soldats de l'armée régulière et les soldats réservistes à faire de même."


APPEL DE MILITAIRES ISRAELIENS AU REFUS D'OBEISSANCE

La déclaration des officiers telle que publiée dans Ha'aretz le 25 janvier 2002 et signé par 52 réservistes de sergent chef à lieutenant colonel (major) et de toutes ou presque toutes les unités de combat (paratroops, armour, engineers, artillery, navy, military intelligence, airforce, Golani brigade, Givati brigade, Nahal brigade) :
"Nous, officiers et soldats combattants réservistes des Forces de Défense d'Israël qui avons été élevé dans le Sionisme, le sacrifice de soi pour contribuer au peuple et à l'état d'Israël, avons toujours été aux premières lignes, avons toujours été les premiers à remplir les missions, simples comme difficiles, pour défendre et consolider l'état d'Israël;
"Nous, officiers et soldats, qui servons l'état d'Israël plusieurs semaines chaque années malgré les pertes que cela représente pour chacun avons accompli notre service dans la réserve dans les territoires occupés et avons reçu des ordres qui n'avaient rien à voir avec la sécurité de l'état, dont les seuls propos étaient de perpétuer notre domination sur la population palestinienne.
"Nous, ayant été témoins oculaires de la taxe sanguinaire ponctionnée par l'Occupation dans les deux camps;
"Nous sommes rendus compte combien les ordres que nous recevions érodaient toute croyance nous avions en ce pays;
"Nous avons compris aujourd'hui que le prix de l'occupation est la perte de toute image humaine de l'armée et la corruption de toute la société israélienne;
"Nous savons que les territoires occupés ne sont pas en Israël et que les colonies juives là-bas devront finalement être évacuées;

"Par conséquent, nous déclarons ne plus jamais combattre pour le maintien des colonies dans les territoires. Nous ne continuerons pas à combattre au delà de la ligne verte [frontière de l'état d'Israël avant 1967]aux fins de dominer, expulser, affamer et humilier une population entière
"Nous déclarons ici que nous continuerons de servir dans les forces de défense israéliennes pour toute mission au service de la défense de l'état d'Israël. Les consignes d'occupation et de répression ne servent pas ce but – et nous n'y prendrons aucunement part."

Le nombre des signataires de cette pétition augmente tous les jours. Ce groupe a aussi mis en place une pétition de soutien pour les civils qui souhaitent les soutenir et se joindre à leur appel : www.seruv.org.il


Appel de Yesh-Gvul (tract distribué aux militaires)
YESH GVUL, PO Box 6953, Jerusalem 91068, Israel, 02-6250271 / 03-5224118
http://www.yesh-gvul.org

"Soldat,
Nous voulons tous défendre notre pays, nous en avons tous marre du terrorisme, nous voulons tous la Paix. Mais nos actions permettent-elles de mettre fin au cycle de la violence sanglante ? Depuis 1967, Israël a régit plus de 3,5 million de Palestinien, dirigeant leurs vies par l'occupation forcée, avec des violations continuelles des droits de l'homme. Le régime de l'occupation n'a qu'exacerbé les problèmes de la sécurité en Israël ; en ce moment, elle met en danger la vie de chacun des citoyens israéliens, la votre incluse !

Soldat, à toi de jouer !
Demande toi si tes actions au cours de ton service militaire accroît la sécurité nationale, ou si ces actions ne font qu'alimenter la haine et les actes de violence entre nous et nos voisins palestiniens. Tu peux mettre fin à la violence.

Soldat : l'occupation est le germe du terrorisme.
Quand tu prends part à des exécutions sans jugement ("liquidation" selon les termes de l'armée) ; quand tu prends part à la démolition de maison d'habitation ; quand tu ouvres le feu sur une population civile désarmée ou sur des maisons ; quand tu arraches des vergers ; quand tu interdit l'acheminement de nourriture ou de traitements médicaux, Tu prends part à des actions définies dans les conventions internationales (telle la quatrième convention de Genève) et la loi israélienne comme crimes de guerre. On peut remonter jusqu'il y a 40 ans: un tribunal israélien a stipulé qu'il était interdit à un soldat d'obéir à un ordre illégal de manière flagrante.

Soldat, considères-tu de tels crimes de guerre justifiables ?
Les actes de “liquidation” ne provoquent-ils pas les actes de kamikazes ? Est-il justifié de démolir l'habitation et de vandaliser la propriété de familles entières ? Quelqu'un peut-il justifier le meurtre d'enfants, de femmes, de personnes âgées ou, en général, de civils désarmés ? Sur quels arguments de "sécurité" se justifie d'affamer des villages entiers et de priver les malades de soins médicaux ?

Soldats : Est-ce que ces actes de répression quotidien de la routine de l'occupation n'alimentent pas la haine entre nous ?
(couvre-feu et blocus, confiscation des terres, refus de permettre aux gens de travailler ou étudier, les courses-poursuites et humiliations au points de contrôle, les fouilles violentes dans les habitations palestiniennes)
Non à l'occupation – Non au cycle de la violence.

Soldat, l'occupation provoque des pertes humaines.
Même les pontes de la défense concède qu'il n'y a pas de solutions militaires au terrorisme. "Tout le travail de prévention effectué l'année passée revenait à vider la mer à coup de cuiller à café", admet un officiel de haut rang en charge de la sécurité (“Haaretz”, 19.12.2001). Ami Ayalon, auparavant chef de la police de sécurité Shabak, a dit : "Une idéologie ne peut être éliminé par l'élimination de leaders".

Soldat, y a-t-il un peuple dans le monde qui ne résisterait pas à un régime d'occupation ?
Si tu étais dans la peau d'un Palestinien, souhaiterais-tu courber l'échine face à un régime étranger ? Il y a deux ans, nous étions convaincus que l'occupation du Liban Sud était vitale pour notre sécurité. Il y a 20 ans, nous étions certains que l'occupation de la péninsule du Sinaï garantirait notre sécurité. Mais, merci à la fin de notre occupation de ces régions, nous avons évité de voir couler le sang de nos soldats. Depuis le début de la présente intifada, plus d'un millier d'Israéliens et de Palestiniens ont été tués, la plupart des civils désarmés ne prenant pas part aux combats. Tant que nous nous en tiendront à l'occupation des territoires palestiniens, nous continuerons de voir couler notre propre sang et celui des Palestiniens.
Non à l'occupation – Non au cycle de la violence.

Soldat : l'occupation nuit à notre pays
Nous sommes tous concernés par le bien être de l'état d'Israël. Nous voulons tous que l'état investisse plus dans l'éducation, les services sociaux, la santé et le développement de notre infrastructure. Mais pour poursuivre l'occupation, l'état dépense des milliards pour le maintien des troupes dans les territoires, pour les colonies, pour la construction de route de contournement et tout le reste. L'état ponctionne sur les services publics pour augmenter le budget militaire. L'occupation, et la violence qu'elle engendre, entraîne l'économie dans la récession. Les investisseurs se sont envolés, les touristes se tiennent à l'écart, des pans entiers de l'économie sont en faillite. Ne serait-il pas préférable de renforcer nos structures sociales ? Ne serait-il pas préférable de diriger les fonds vers nos systèmes d'éducation et de soin en déroute ? Est-il juste de négliger les personnes âgées, handicapées, sans emploi au bénéfice de nouvelles colonies ?
Non à l'occupation, les fonds publics aux désavantagés et non aux colonies !

Soldat: l'occupation nuit à notre armée
L'occupation est dommageable pour l'armée et ses soldats. Les préparations militaires sont annulées parce que les soldats passent trop de temps à leurs tâches quotidiennes dans les territoires – à tenir la garde pour les colonies, à protéger les grands axes routiers, et à faire des raids dans les villes et villages palestiniens. Il est demandé aux soldats de servir dans des conditions inhumaines – tels les 4 soldats du corps des blindés qui ont passé 234 heures dans leur tank sans interruption. Afin de soutenir l'occupation, il ne leur était même pas permis de se reposer. Les sources militaires admettent que la routine de l'occupation expose les soldats à l'épuisement, lequel mène au déclin de la condition physique et cause des accidents. Ne serait-il pas mieux de dédier cette période au réels besoin de la défense du pays ? Mettre fin à l'occupation rendra à l'armée sa capacité de réaction. Ne serait-il pas préférable de réduire le fardeau porté par les réservistes et de donner aux conscrit de meilleures conditions ?
Non à l'occupation – Réduction du service militaire à deux ans !! – Réduction du fardeau qu'est le service dans la réserve !!

Soldat,
Il y a des actes que les personnes décentes ne commettent pas, même sous les ordres ! Les personnes décentes ne démolissent pas les habitations; elles ne tuent pas enfants, femmes et bébés; elles n'affament pas les populations voisines, ni ne refusent l'accès au soin médicaux pour des gens qui sont comme toi et moi. Une telle conduite affaiblie la fibre morale de notre pays. Ces actes sont dans les faits préjudiciables même si on nous les indique comme "mesures de sécurité". Chaque "liquidation" (meurtre) engendre un attentat à la bombe. L'enfant que tu a blessé aujourd'hui deviendra terroriste demain. Quiconque concerné par la sécurité nationale ne ferait rien qui alimente le terrorisme.

Soldat, la solution est entre tes mains.
Nous n'avons pas de recette miracle. Fais-toi ta propre opinion, laisse toi guider par ta conscience, tes sentiments et tes convictions. Nous ne pouvons prendre la décision pour toi. Nous pouvons juste te dire que beaucoup, énormément de soldats ont dit “NON aux crimes de guerre !" De la guerre du Liban, jusqu'à la présente intifada, des milliers de soldats –conscrits et réservistes – ont rassemblé leur courage pour dire "NON" ! Chaque personne qui s'insoumet prend cette décision par elle-même. Mais quand ce choix est fait, nous sommes là pour soutenir, conseiller, aider.

"A tous ceux qui s'entourent des moyens de la guerre – et cela nous inclus-
Que ce soient dans les faits ou par un geste d'acquiescement,
Et qui sont propulsés en marmonnant 'nécessité' et 'revanche'
Dans le rang des criminels de guerre" (Nathan Alterman, 1948)

[haut]

DES NOUVELLES DES OBJECTEURS

Les emprisonnements continuent

21 emprisonnés au 20 mai 2002 dont onze conscrits

Les objecteurs de conscience israéliens emprisonnés au 6 mai 2001.
La cause du refus de l’armée prend de l’ampleur. Celle-ci prend même un jour qui pourrait être décisif : le Lieutenant-Colonel Yoram Rubinfeld, commandant d’un bataillon de réserve, a déclaré cette semaine à son groupe d’officiers qu’ils ne commanderaient pas l’entrée du bataillon dans les territoires occupés. Le rang de Rubinfeld mais aussi et surtout sa non-affiliation à aucune des déclarations publiques des réservistes refuznicks (Yesh Gvul ou Courage to Refuse) donne à cette initiative personnelle un impact particulier.
A l’heure où la situation dans les territoires occupés continuent de se détériorer même si la communauté internationale commence à juger qu’il serait temps de faire quelque chose, les groupes pacifistes ayant appelé à l’insoumission de l’armée espèrent que cette nouvelle avancée pourra enfin permettre d’avoir une influence réelle sur l’armée israélienne afin qu’elles se retirent entièrement de tous les territoires occupés depuis 1967.
Un mois plutôt bien rempli puisqu’ils ont été 65 a avoir, à notre connaissance, foulé les geôles israéliennes entre le 5 avril et le 5 mai 2002 et 29 y sont encore aujourd’hui 6 mai 2002.
Désolé de ne pas avoir mis d’adresse pour chacun des emprisonnés. Ils sont pour la plupart dans les prisons militaires n°4 et n°6. N’hésitez pas à consulter les sites de New Profile et Yesh Gvul si vous souhaitez envoyer un petit mot à quelques uns.

LES CONSCRITS

Qu’ils ou elles refusent d’effectuer leur service militaire de trois ans, qu’ils ou elles refusent l’affectation qui leur est donnée, qu’ils ou elles s’opposent à certains ordres, les conscrits se trouve dans la situation particulière de la répétition continuelle de leur face à face avec leurs convictions. Après avoir été éprouvés par une ou deux périodes d’incarcération, ils et elles risquent toujours et encore de se retrouver dans des circonstances risquant de les mener à la prison militaire.


Les objecteurs de conscience
Igal Rozenberg et Yair Hilu ont tous les deux été condamnés ce 13 mai 2002 à 14 jours d’emprisonnement supplémentaires. Le motif exact de cette nouvelle incarcération n’est pas très clair mais c’est respectivement la cinquième et quatrième condamnation à l’encontre des ces deux signataires de la déclaration des lycéens marquant une nouvelle étape de la répression de ceux qui refuse l’incorporation dans l’armée israélienne.
Le soutien leur est d’autant plus nécessaire aussi n’hésitez pas à leur envoyer un petit mot :

Yair Khilou
Military ID 7274070
Military Prison No. 4
Military postal code 02507, IDF
Israel.
Et par e-mail via New Profile : mailto:newprofile@speedy.co.il)

Ig’al Rosenberg

Objecteur à l’armée israélienne, Igal fait partie de ces 62 devenus 143 lycéens ayant déclaré publiquement leur objection de conscience. Igal a été condamné pour la 4ème fois le 29 avril dernier dans le cadre de son objection de conscience. Cette nouvelle condamnation de 14 jours pour abandon de poste (en fait, pour ne pas être retourné à la base militaire sitôt sa dernière libération le 21 avril 2002) le rapproche des cent jours d’incarcération. Igal est incarcéré à la prison militaire n°4 et devrait être libéré le 10 mai.
Ci-dessous la communication écrite par Igal avant de se rendre au centre d’incorporation des appelés à Haifa :
"Beaucoup d'Israéliens croient en la séparation du peuple palestinien. Certains appellent à la construction d'une barrière de ségrégation entre nous et le peuple palestinien des Territoires Occupés de 1967, tandis que d'autres appellent à un accord avec les représentants légitimes de la population palestinienne. De cette manière, prétendent-ils, l'occupation sera terminée et Israël deviendrait lavée de sa responsabilité dans la situation des Palestiniens. Il est intéressant de noter ce que les gouvernements, tant de "gauche" que de droite ont tenté pour obtenir un accord avec la bande de criminel à la tête de l'Autorité National Palestinienne. C'est à dire que pendant que le régime israélien dénigre et reconnaît Arafat et l'ANP, il cherche à obtenir un accord avec lui. La différence sur la question entre la droite et la "gauche" étant l'étendue de la pression militaire à appliquer sur le peuple palestinien pour atteindre un accord.
"La conclusion à en tirer est que les principes de base de presque tout le spectre politique en Israël sont les mêmes. Ce fait en tant que tel devrait, en apparence, être surprenant même si je ne le suis pas tant que ça. Le régime nationaliste israélien en est venu à comprendre ce que les puissance occidentale savent depuis longtemps : l'utilisation de la force militaire pour atteindre des buts économiques est une martingale ; non seulement elle paraît impropre mais elle faillit aussi à permettre une exploitation maximum de l'économie du territoire. Pour autant, le maintien d'une armée puissante et des interventions militaires à l'occasion est jugée définitivement utile.
"Ceux qui croit que la fin de l'occupation militaire et l'évacuation des colons résoudra le conflit se trompe. Il est naïf de penser qu'un drapeau, un hymne et un emblème va résoudre les problèmes du peuple palestinien. Tant que des millions de gens vivent dans des conditions sous-humaines en percevant, avec justesse, Israël comme étant le principal coupable, cette région ne connaîtra pas le repos. En tous cas, pas à long terme. La seule manière d'obtenir la stabilité de la région est l'assurance d'accorder les conditions économiques à la population, autant la garantie d'une existence raisonnable du peuple palestinien que la solution aux problèmes de pauvreté en Israël, laquelle pauvreté est enracinée dans la négligence des couches économiquement faibles pour soutenir ceux qui ont des capitaux et le bien être des compagnies étrangères. La paix ne viendra pas dans cette région tant que l'état d'Israël continue d'exister sous la forme actuelle. La difficulté pour trouver une solution n'est pas tant causée par la simple présence de résidant d'Israël dans ce pays que par ces principes Sioniste; ces principes qui réussissent, par la propagande, à flouer le jugement objectif du public sur la situation. D'après la version israélienne, "nous" (soit autant le célèbre multimillionnaire Gad Ze'evi que moi à ce titre ?) sommes toujours attaqués par les "méchants", nous sommes les pauvres victimes en légitime défense… Il n'y a aucune légitimité à l'existence d'un état basé sur des capitaux étrangers et l'activité militaire. Conséquemment, un changement dans la donne régionale est la solution. Le régime sioniste de ce pays utilise l'expression "la cessation de l'état d'Israël" quand de tels projets sont proposés. Avez-vous considéré le sens de ce terme ? Probablement pas, vu que le 'danger' dont les dirigeants sionistes nous alarment est réellement la cessation de la dépendance de l'état à l'armée et aux capitaux étrangers, un changement de la donne économique dans la région.
"Si la donne actuelle perdure, c'est un futur blafard qui est en stock pour tous les habitants de cette terre. Même si un "accord de paix" aboutit, il ne sera qu'en faveur des capitalistes israéliens et américains. Il permettra dans les faits une réduction des revenus de par la "concurrence" (un mot tellement adoré par les capitalistes), sur la base qu'un travail effectué par un israélien pour une certaine somme pourra voir un palestinien se proposer pour 4 fois moins. Je n'ai pas l'intention de prendre part à ce jeu, dont l'issue est prévue. Vu que le système politique, de droite à "gauche", sert les même fins insensées et que la population n'a pas de réels moyens politiques effectifs. Dans les sondages d'opinion, les Israéliens recalent leur parlement, et la plupart savent exactement ceux que servent les politiciens. Néanmoins, le système éducatif agit, la propagande agit, et ceux sont les plus opprimés qui soutiennent le système dont ils sont une des grandes victimes."
"D'ailleurs, l'Etat de qui est-ce ?"

Ig'al Rosenberg
Military ID 7303585
Military Prison No. 4,
Military postal code 02507, IDF
Israel.
Et par e-mail via son frère : Eyal: mailto:eyalroz@technion.ac.il)


Daniel Weinbach et Ilan Windholtz, libre lors de la mise à jour du 6 mai 2002, ont quant à eux été condamnés les 9 et 6 mai 2002 à leur troisième et seconde période d’emprisonnement pour 28 et 21 jours d’emprisonnement.

Daniel Weinbach
Military ID 7052543
Military Prison No. 6
Military Postal code 01860, IDF
Israel

Ilan Windholtz,
Military ID 7265473
Military Prison 4
Military Postal code 02507, IDF
Israel


Denis Ruttenburgh est objecteur de conscience pour motifs religieux. Cet immigrant de l’ex URSS est un chrétien orthodoxe en étude de prêtrise. Bénéficiant de reports pour étude, il est considéré comme faisant partie du contingent des étudiants réservistes bien que conscrits. Dans une déclaration écrite de sa prison, il indique :
“ Moi, Denis Ruttenburgh, déclare ici que je refuse de servir dans l’armée israélienne. La raison en est que je suis un religieu dont les convictions sont basé sur la loi de la religion. L’armée est, quant à elle, un dispositif de violence, ce qui est contraire à mes convictions. ”

Denis Ruttenburgh
Military ID 5707940
Reserves company
Military Prison 4
Military Postal code 02507, IDF
Israel


Autre condamné, mais pas incarcéré :

Salman Salameh, objecteur Druse qui refuse de servir une armée qui combat son propre peuple a été arrêté le 6 mai après qu’il se soit mis à la disposition de la police militaire. Il a été condamné pour désertion à 14 jours d’emprisonnement avec sursis, sursis qui risque de tomber dès qu’il se présentera ou sera présenté à nouveau ses obligations de servir.


Shay Biran, Yiftah Admoni, Alon Dror et Tomer Friedman

Ces 4 conscrits de 20 ans se sont retrouvés tous les quatre affectés au camp de prisonniers de Ktziot pour garder des prisonniers palestiniens arrêtés lors des dernières rafles israéliennes dans les camps de réfugiés, celui de Jénin en particulier. Outre l’illégalité totale de leur incarcération, les conditions de détentions des palestiniens sont exécrables. Ces quatre conscrits ont refusé de cautionner cet état de fait, c’est pourquoi ils ont été condamné le 25 avril 2002 à 28 jours d’emprisonnement.
Trois d’entre eux ont signifié les raisons de leur refus dont voici la traduction d’extraits.
Les déclarations en entier mais en hébreux sont disponibles sur le site de Yesh Gvul :
http://www.yesh-gvul.org/sadir-letters0402.doc
Sgt Shay Biran: "Je ne veux plus prend une part active dans la politique, violente, immorale et inutile conduite par mon gouvernement… L’occupant [israélien] a appliqué une politique de répression et de violence constante depuis 35 ans tout en aveuglant la conscience publique, et les gens ne comprennent pas que la violence [palestinienne] n’est que de la contre-violence… Si je devais me rendre dans les territoires, je participerais à la destruction de l’état (pas seulement sur un plan moral mais surtout concret et tangible). Par mon refus, je tente de sauver Israël de son auto-destruction. Se rappelant l’attentat suicide d’un palestinien près de chez lui, à Kfar Saba, Shay ajoûte : "En me rendant à Ramallah, je condamnerais ma propre famille. Ce n’est pas seulement du sort des arabes dont je me préoccupe mais aussi de mes proches… De tous ceux qui moureront à cause d’une politique stupide, cynique et sans cœur. Ce n’est pas une guerre de légitime défense, c’est une calamité pour nous tous… Il n’y a pas de futur dans cette guerre, elle doit finir car la poursuivre ne peut mener à aucune victoire."
Sgt Yiftah Admoni: "La poursuite de l’occupation ne peut mener Israël qu’à sa perte, morale sinon physique… La politique d’un état qui sacrifie la vie de ses soldats et de ses citoyens pour le bien de calculs politiques et territoriaux (refus de démanteler les colonies) et qui est élu pour opprimer et emprisonner 3 millions et demi de personnes n’est pas une politique démocratique. En tant que soldat, on attend de moi que je pratique cette politique en contradiction avec les valeurs démocratiques. De fait, en m’opposant à cette politique, je défend la démocratie. …La vie quotidienne des palestiniens est devenue si intolérable qu’ils sont prêt à se tuer eux-même pour que les choses changent. Ceci est l’action d’un peuple désespéré, et je ne veux pas servir une armée qui maintient cet état de fait."
Sgt Alan Dror: "Cela fait un an et demi que je fais partie des forces combattantes, que je suis allé où on m’a dit. I've Mais je refuse de poursuivre en aucun cas la politique israélienne d’occupation ne de prendre la responsabilité de ces conséquences. J’appelle tous les soldats envoyer pour maintenir l’occupation à faire comme moi. Outre les dommages moraux que l’occupation inflige à l’occupant, cette occupation en tant que telle (l’assaut permanent contre les Palestiniens et leurs droits fondamentaux) ne nous apporte aucune sécurité ; au contraire, elle crée une nouvelle génération de terroristes, de ceux qui n’ont plus rien à perdre… Je suis déterminé à adopter la désobéissance face à ce gouvernement ; Ce n’est pas que ma détermination dépasse la loi, c’est que je suis moralement prêt à l’enfreindre… Je ne vois pas cela comme une trahison. C’est au contraire une étape dans le but de sauver Israël même si je dois en payer le prix de ma personne."


Alon Sela

Incorporé dans une unité d’artillerie, Alon s’est vu condamné le 24 avril 2002 à 28 jours d’emprisonnement pour avoir refusé de servir dans la région d’Hébron. Il a alors déclaré : "Le service dans les territoires occupés me cause des conflits de conscience que je ne peux supporter. Je ne sais pas comment certains peuvcent y arriver."


Victor Sabransky (ou Savernesky)

Ce jeune de 18 ans a été condamné à 28 jours d’emprisonnement pour insoumission le 25 avril 2002. Dans une lettre dans laquelle il déclare son objection de conscience au ministre israélien de la Défense, il indiquait (extraits) : "J’ai grandi avec des valeurs démocratiques… Je crois à l’égalité des personnes… Je suis sûr que la principale raison de ne pas m’être déjà déclaré “ refusnick ” est la peur… et la pression sociale appliquée… par la société israélienne pour s’incorporer dans les forces militaires d’état… Je ne suis en aucun cas un soldat, Je ne suis qu’un jeune garçon né dans ce monde pour vivre et non pour mourir dans les Territoires de par la politique erronée de l’état et de son armée.

LES RESERVISTES (+ militaires de carrière)

20 000 d’entre eux ont été rappelés en mars, juste avant les offensives de la Pâques. Du même coup, la vague de refus s’est amplifiée.

Eran Ben-David est un objecteur de conscience pour motifs politiques condamné à 14 jours d’emprisonnement le 9 mai 2002 après avoir été appelé dans la réserve par un ordre d’urgence. Eran est un militant ayant participé au convois d’acheminement des soins dans les villes assiégées par l’organisation de solidarité israélo-palestinienne Ta'ayush. Dans le civil, il est archiviste dans un tribunal de Tel Aviv.
Avant son emprisonnement, il a signifié :
“ Pour des motifs de conscience, de morale et d’idéologie, je refuse de servir dans la réserve et dans l’armée en général. Je ne souhaite pas prendre part, pas même de la plus petite manière, dans les actes d’occupation, de répression, de meurtrier, d’humiliation, d’affameur, d’entrave aux soins médicaux et de restrictions des libertés fondamentales perpétrés à l’encontre de la population civile des Territoires Occupés. ”
Il est a noter qu’Eran fut prématurément libéré de ces obligations militaires pour raisons de santé, ce qui ne semble pas avoir déranger l’armée qui l’avait appelé pour prendre part à l’invasion de la bande de Gaza qui était prévu à l’origine la semaine du 6 mai. Les parents d’Eran s’inquiète des conséquences de son emprisonnement sur sa santé fragile.
Il devrait être libéré le 21 mai 2002.

Tuviah Eran Ben-David
Military ID 5169544
Reserves company
Military Prison No. 4
Military postal code 02507, IDF
Israel.
Et par e-mail via ses parents : mailto:israel8@newmail.net.il

Yaron Parsol, signataire de la déclaration Ometz Le'Sarev (Courage to refuse : http://www.seruv.org.il) a été condamné à 35 jours d’emprisonnement à compter du 8 mai 2002 pour refus de servir dans la réserve. Il devrait être libéré le 7 juin 2002.

Ro’i Sabbat
Le dernier jugé à notre connaissance pour raison d’objection de conscience, Ro’i a été condamné pour refus de servir dans les territoires occupés le 5 mai 2002 à 28 jours d’emprisonnement qu’il effectue à la prison militaire n°4.

Michel Wexler
Ce premier sergent (sergent-chef) de réserve âgé de 32 ans est un programmeur informatique marié. Il a été condamné à 28 jour d’emprisonnement le mardi 2 mai 2002 pour refus de servir dans les territoires occupés.

Liron Eliasov
Ce capitaine de réserve est un psychologue d’Haifa agé de 32 ans. Il a été condamné de 30 avril 2002 à 28 jours d’emprisonnement pour avoir refusé de servir dans les territoires occupés. Il effectue sa peine à la prison militaire n°6.

Amit Grossman
Même motif, même punition, le même jour pour Amit Grossman qui est quant à lui incarcéré à la prison militaire n°4.

Rafram Haddad
Cet étudiant en art et journaliste (collaborateur de l’hebdo Kol Ha’ir) a refusé de servir comme garde à la prison militaire de Megiddo. Cette prison qui se trouve sur le territoire israélien renferme de nombreux palestiniens incarcérés sans jugement, certains depuis de très longues périodes. C’est pourquoi ce militant pacifiste de longue date au sein de Yesh Gvul a refusé de tenir son poste qu’il jugeait participer de l’occupation. Sa décision lui a valu le tarif habituel de 28 jours d’emprisonnement qu’il passe à la prison militaire n°6. Sa libération est prévue au 24 mai 2002.

Amir Shachal
Ce capitaine de réserve a été condamné le 25 avril 2002 à 21 jours d’emprisonnement pour refus de servir dans les territoires occupés.

Doron Schinmein (ou sheinman)
Même tarif le même jour pour les mêmes raisons.

Ohad Shem-Tov
Ce directeur de projet de 37 ans a refusé de participer au renforcement du blocus de la ville de Nablus (Naplouse) et fut condamné pour cela à 21 jours d’emprisonnement le 24 avril 2002.

Tomer Livneh
Ce pacifiste a été condamné le 23 avril 2002 à 28 jours d’emprisonnement pour ne pas s’être présenté à son appel dans la réserve.

Shay Yakir
Réserviste de 29 ans, il a été condamné le 19 avril à 28 jours d’emprisonnement pour refus de servir dans les territoires occupés.

Oren Levy
Réserviste de 28 ans, il a aussi été condamné le 19 avril à 28 jours d’emprisonnement pour refus de servir dans les territoires occupés.

Nir Maor
Ce jeune étudiant en géographie, par ailleurs guide touristique et alpiniste, de Tel Aviv a été condamné le 18 avril 2002 à 28 jours d’emprisonnement pour refus de servir dans les territoires occupés.

Eyal Fischer
Condamné le 18 avril 2002 à 28 jours d’emprisonnement pour refus de servir dans les territoires occupés.

Daniel Yaacobovitz
Cet étudiant en cinéma de Jérusalem a lui aussi été condamné le 18 avril à 28 jours pour refus de servir dans les territoires occupés.

Amir Samuel
Lui aussi étudiant à Jérusalem condamné le même jour. Il a cependant eu le droit a une faveur : 35 jours d’emprisonnement !

Amit Brook
Cet étudiant en biologie de 24 ans a été condamné le 15 avril 2002 à 28 jours d’emprisonnement.

Shimko El-Ami
Shimko est le second commandant (major) a être emprisonné pour raison d’objection de conscience depuis le début de cette intifada. Cet homme de 33 ans a été condamné le 14 avril à 28 jours d’emprisonnement. Il devrait être libéré sous peu.

Omri Tzalmona
Ce jeune jeune de 23 ans travaillant dans une boulangerie de Tel Aviv a été condamné le 11 avril à 35 jours d’emprisonnement pour refus de servir dans les territoires occupés.

Sean Laikov
Agé de 32 ans, cet animateur jeunesse du kibbutz de Tzora a été condamné à 35 jours d’emprisonnement le 10 avril 2002 pour refus de servir dans les territoires occupés.

Un autre sergent chef âgé de 29 ans et souhaitant garder l’anonymat a aussi été condamné le 29 avril à 28 jours (ou 35 selon les sources) d’emprisonnement ; un autre réserviste de 35 ans qui a été condamné à 21 jours le 24 avril, tous les deux pour refus de servir dans les territoires occupés ; enfin, un dernier a quant à lui écopé de 35 jours le 10 avril dernier.

ILS SONT LIBRES ! !

20 mai 2002 Oded Litman, Kuti Roth, Ari Boneh, Arad Hakim, Amnon Hallel, Ezra Pearce, Doron Motai, Reuven Volochaviansky, Amichai Katz, Yoav Caspi, Gilead Hyman, Ram Alfiah, Obadiah Ezra, Amir Shachal, Ohad
Shem-Tov, Nir Maor, Eyal Fischer, Daniel Ya'acobovitz, Amit Brook, Omri Tzalmona, Sean Laikov, Shimko El-Ami, Doron Scheinman, Oren Levy et Shai Yakir ainsi que 5 de ceux qui avaient demandé à garder l’anonymat.

Gil Bronstein, Ofer Shafrir, Timor Yisraeli, Amos Bear, Oded Litman, Itai Reve, Yair Hilu (conscrit), Oded Z., Eran Ackerman, Kuti Roth, Ari Boneh, Arad Hakim, Amnon Halel (pacifiste militant pour le droit à l’objection dans la réserve), Ezra Pearce, Doron Muta’i, Reuven Wollochbianski (qui avait été condamné pour avoir refusé d’envoyer des homes sous ses ordres dans les territoires), Amichai Katz, Yoav Caspi, Gilad Hyman, Ram Alfiya, Ovadiah Ezra, Sergio Yahni, Ishai Mor, Noam Shezaf, Shachar Zur, Dani Breutman, Piki Ben-Shalom, Ilan Windholtz (conscrit), Guy Keshet, Yair Khilou, Itai Ryband, Rennan Amin Salameh (conscrit), Daniel Weinbach (conscrit), David Pearlman, Elad Lahav, Itai Aviv.

+ 7 de ceux ayant demandé à garder l’anonymat.

Parmi eux, quatre conscrits : Rennan, qui a fait 4 mois de prison pour désertion est maintenant dispensé de ses obligations militaires. Yair, Daniel et Ilan risquent respectivement une quatrième, troisième et seconde période d’emprisonnement.

Tous les prisonniers dont nous avions auparavant fait l’annonce ont été libérés.

New Profile / Movement for the Civil-ization of Israeli Society, POB 48005, Tel-Aviv 61480, Israel. E-mail: newprofile@speedy.co.il ; Voice box: ++972-(0)3-696-11-37 ; web: www.newprofile.org

Yesh Gvul, POB 6953, Jerusalem 91068, Israel, Fax: 00 972 2 6434171, E-mail : peretz@yesh-gvul.org, web : www.yesh-gvul.org

Nous vous renvoyons aux archives des petites infos du MOC Rennes disponibles sur ce site ainsi qu'au tableau récapitulatif ci-dessous (dont la mise à jour date de la mi-février) pour de plus amples information sur le refus de servir des objecteurs ci-dessus et bien d'autres qui les ont précédés.

Si vous souhaitez recevoir directement ces infos (en anglais ou hébreu), vous pouvez vous inscrire à la liste d'information de New Profile en envoyant un message vierge de contenu et d'objet à : NewProfileCO-subscribe@topica.com

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TABLEAU RECAPITULATIF

Nom

Statut Militaire Motif d'objection Condamnations et temps de prison Statut actuel
Noam Kuzar Conscrit Objo au service dans les Territoires Occupés Peine de 28 jours (4-28 Oct. 00) puis au moins 28 jours au printemps 01. Exempté
Avi Menkes Insoumis Objo à l'armée Deux peines de 14 jours (Oct 00 + 15-27 Décembre 00). Exempté
Eyal Rosenberg Conscrit Objo à l'armée 2 journées de préventives + 14 jours (26 Nov. - 8 Déc. 00).

Exempté

Y. Y. Conscrit Refus d'obéissance pour motif politique. Deux périodes de 14 jours fin 2000. Termine son service militaire.
Noam Livneh Lieutenant de réserve Objo au service dans les Territoires Occupés 21 jours de prison en Jan. 01 Dans la réserve.
Amit Bar-Tzedek Réserviste Objo au service dans les Territoires Occupés 28 jours de prison (fin-février à mi-mars 01).

Dans la réserve.

Omri Kleinberger

Réserviste Objo au service dans les Territoires Occupés 28 jours de prison (Feb. - Mars 01). Dans la réserve.
Gabriel Wolff Insoumis Objo à l'armée 3 condamnations : 14 jours (1-13 Apr. 01) et 28 jours (15 Apr. - 10 Mai + 21 Mai - 15 Juin). Exempté
Hedai Levi Réserviste Objo au service dans les Territoires Occupés 14 jours de prison (1-13 May 01).

Dans la réserve.

Ido Harari

Réserviste Objo à l'armée 14 jours de prison (2-14 May 01)

Dans la réserve.

Luai Nafaa

Insoumis Objecteur Druse 3 condamnations consécutives de 28, 35 and 14 jours (10-22 juillet 01). Exempté
Hilmi Nafaa Insoumis

Objecteur Druse

4 condamnations consécutives de 28, 35, 21 (10-27 Jul. 01) et 14 (29 Jul. - 10 Aug.) jours de prison.

Exempté
- Identité Inconnue – Insoumis Objecteur Druse Un total d'au moins deux mois de prison en été 01 Exempté
A. K. Conscrit Objo au service dans les Territoires Occupés 10 jours de prison en juin 01. fini son service dans les frontières reconnues d'Israël
Ishai Rosen-Zvi Réserviste Objo au service dans les Territoires Occupés 13 jours de prison débutant le 13 Jun 01. Dans la réserve
Idan Landau Capitaine de réserve Objo à l'armée. 14 jours de prison (9-21 juillet 01) Dans la réserve
David Chacham-Herson Conscrit Objo au service dans les Territoires Occupés. 28 jours de prison (16 juillet - 10 août 01) Exempté
Alex Lyakas Réserviste Objo à l'armée. 14 jours de prison (25 juillet - 6 août 01) + 10 jours non activés. Dans la réserve.
Ishai Sagi Capitaine de réserve Objo au service dans les Territoires Occupés 26 jours de prison débutant le 29 juillet 01. Dans la réserve.
Jonathan Moss Réserviste Objo-Pacifiste 30 jours (9 Aug. - 4 Sep. 01).

Dans la réserve.

Ariel Levin Insoumis Objo-Pacifiste Deux condamnations de 28 jours (12 Aug. - 6 Sep. 01 et 6-25 Sep.) Exempté
Dan Tamir Capitaine de Réserve Objo au service dans les Territoires Occupés 28 jours de prison (19 Aug. - 14 Sep. 01) Dans la réserve.
Yosef (Sefi) Sendik Capitaine de Réserve Objecteur à l'armée. 14 jours de prison (29 Aug. - 10 Sep. 01) + 14 jours non activés. Dans la réserve.
Rotem Dan Mor Conscrit Objo pour motifs politiques et moraux. 28 jours de prison (3-28 Sep. 01) + 28 jours non activés. Exempté.
Avia Atai Conscrit Objectrice au service dans les Territoires Occupés 28 jours de prison (3-25 Sep. 01). Exempté
A. M. Réserviste Objo pour motifs politiques 28 jours de prison en Sep. 01. Dans la réserve.
Eyal Rosin Capitaine de réserve Objecteur à l'armée 11 jours d'arrêt de rigueur (19-25 Sep. 01). Dans la réserve.
Ariel Shatil Réserviste Objo au service dans les Territoires Occupés 19 jours d'arrêt de rigueur (30 Sep. - 18 Oct. 01). Dans la réserve.
Leonid Krassner Conscrit Objo-Pacifiste 7 jours de détention à la base militaire + 28 jours de prison en avril et mai 01 + 4 mois et demi (15 Oct. 01 - 29 Jan. 02). Exempté
Yair Halper

Insoumis

Objo-Pacifiste

3 condamnations de 28 jours (17 Oct. - 11 Nov 01 ; 11 Nov. - 6 Déc. ; 9 Déc. - 3 Jan. 2002).

Exempté

Eran Razgour

Insoumis Objo pour motifs Politiques et moraux 42 jours de prison (28 Oct. - 4 Déc. 01) + 21 jours (2 Jan. - 20 Jan.02). Exempté
Roi Wolman Lieutenant de Réserve Objo au service dans les Territoires Occupés 28 jours de prison (5-30 Nov. 01). Dans la réserve.
N. L. Réserviste Objo au service dans les Territoires Occupés 7 jours de prison, début Novembre 01.

Dans la réserve.

D. R. Réserviste Objo au service dans les Territoires Occupés 7 jours de prison (28 Nov. - 4 Déc.). Dans la réserve
Omer Herrera Insoumis Objection à la conscription. 14 jours de prison (2-14 Déc.) Exempté
P. L. Réserviste Objecteur à l'armée 28 jours de prison débutant le 19 ou 20 Déc. Dans la réserve.
Avinoam Klein Réserviste Objection à l'armée 21 jours (2 Jan. - 18 Jan. 02).

Dans la réserve.

Adi Eilat

Capitaine de réserve Objo au service dans les Territoires Occupés 18 jours de prison commençant le 2 janvier 2002.

Dans la réserve.

Yair Khilou

Insoumis Objecteur pour motif politique. 2 condamnations de 28 jours (23 Déc. 01 - 17 Jan 02 ; 17 Jan. – 22 Fév). Toujours insoumisToujouTt

Igal Rosenberg

Insoumis

Objecteur pour motif politique

28 jours le 3 février (3 fév. 02 – 21 fév.02).

Toujours insoumis.

Sharon Karpol

Réserviste

Objecteur à la conscription.

14 jours le 17 janvier 02

Dans la réserve.

Rennan Amin Salameh

Conscrit

Objecteur Druse

En attente de jugement pour désertion

Emprisonné.

Zvi Osmolovsky

Insoumis

Objecteur pacifiste

49 jours en deux peines (31 déc 01 - …)

Emprisonné.

Omry Yeshurun

Lieutenant de Réserve

Objo au service dans les Territoires Occupés

28 jours le 22 janvier (22 jan. - 6 fév. 02)

Dans la réserve.

Haggai Regev

Réserviste

Objecteur à la conscription.

14 jours le 21 février 02

Emprisonné.

A. S.

Réserviste

Objo au service dans les Territoires Occupés

14 jours le 21 février 02 + 14 jours non activés

Emprisonné

[haut]

AGIR : CONTACT DES AUTORITES

---> Voici les contacts des autorités !

Premier ministre israélien :
Mr. Ariel Sharon, Prime Ministers' Office, Qiriat David Ben-Gurion, Jerusalem, Israel.
e-mail: webmaster@pmo.gov.il
Fax: ++972-2-566-48-38 / ++972-2-651-26-31

Ambassadeur de l'état d'Israël en France :
M. l'Ambassadeur, Ambassade d'Israël, 3 rue Rabelais, 75008 PARIS, France.
Fax : 01 40 76 55 55

Ministre de la Défense :
Mr. Binyamin Ben-Eliezer, Minister of Defence, Ministry of Defence, 37 Kaplan st., Tel-Aviv 61909, Israel.
e-mail: sar@mod.gov.il
Fax: ++972-3-696-27-57 / ++972-3-691-69-40 / ++972-3-691-79-15

Chef du personnel des armées israéliennes :
Lt. Gen. Shaul Mofaz, IDF Chief of Staff, Ha-Qirya, Tel-Aviv, Israel.
Fax: ++972-3-569-55-94

Responsable du parquet militaire :
Military Attorney General, Military postal number 9605, IDF, Israel.
Fax: ++972-3-569-43-70

Chef des prisons militaires :
Commander of Military Prison No. 4, Military Prison No. 4, Military postal number 02507, IDF, Israel.
Fax: ++972-3-957-52-76
Commander of Military prison No. 6, Military Prison No. 6, Military postal number 03734, IDF, Israel

Ci-dessous des exemples de courrier pour les fainéants de la plume, les manquants d'imagination ou les non pratiquants de l'anglais. Dans tous les cas, ne pas oublier d'indiquer l'identité de la personne et son numéro de matricule afin que le courrier puisse être joint au dossier. Ne surtout pas hésiter à écrire vos propres missives et/ou à adresser vos missives en français à l'ambassade d'Israël en France.

"Dear Sir/Madam,

It has come to my attention that (Prénom NOM )___________ military personal No._________ is now facing his/her
first (or third /second) consecutive term of imprisonment.
The imprisonment of conscientious objectors is a blatant violation of basic human rights. It contradicts international law and Israel's obligations under the International Covenant on Civil and Political Rights (article 18).
I call upon you to release Mr./Miss _____________ from prison immediately and unconditionally, and not to imprison him/her again for his/her beliefs.
Sincerely,"

IMPORTANT : Notez que ce type d'action peut être répété pour tous les objos incarcérés dont le MOC Rennes vous fait part via les Petites Infos, les prisons où ceux-ci sont retenus sont quasiment tout le temps les prisons militaires 4 et 6.

[haut]

ACTIONS DE SOUTIEN

1er DECEMBRE 2001 A TEL-AVIV : ACTION DE SOUTIEN AUX OBJOS ISRAELIENS

Une cinquantaine de manifestants dont plusieurs objo précédemment incarcérés et plusieurs media, israéliens et internationaux se sont retrouvés à midi. Le vent très fort n'a pas permis à tous les cerfs-volants de tenir mais ce fut une nouvelle occasion de signifier l'importance et le sort des objos. Des passants n'ont pas manqué de montrer leurs soutiens tandis que d'autres ont exprimé leur ressentiments.
Des militants de New Profile, Yesh Gvul, Druse Initiative Comitee ont pris la parole ainsi qu'un des "62" (qui sont bcp plus nombreux aujourd'hui) de la déclaration publique d'objection. Ils se sont adressés à l'audience avant que le rassemblement ne se concluent par le témoignage de Avi Menkes et Gabriel Wolf, deux objos ayant purgé leur peine.
Cette action a eu lieu dans le cadre d'une journée d'action internationale en faveur des prisonniers et prisonnières pour la paix qui fut consacré cette année à la situation des objecteurs et objectrices en Israël.

Les objos s'organisent

Le 30 janvier 2002 a eu lieu à Jaffa (banlieue de Tel Aviv) le premier forum de soutien aux objecteurs de conscience. La rencontre a débuté par une nouvelle manifestation de solidarité avec les objos emprisonnés. Ensuite, il était question de préparer un événement important de soutien à tous ceux qui disent "non !" prévu pour le 18 février 2002 et de mettre en place une meilleure coordination des objecteurs de conscience et des structures de soutien. Le "forum" s'est aussi rendu avec Igal Rosenberg le 3 février au centre de recrutement aux côtés d'autres associations lorsque Igal s'y est rendu pour signifier son refus d'être incorporé.

De par la régularité avec laquelle des objecteurs israéliens se retrouvent derrière les barreaux, Yesh Gvul organise de plus en plus régulièrement les samedi après-midi. Les lieux et moments des manifestations varient selon les lieux de détention. Si vous participez à une délégation dans la région et que vous souhaitez apporter votre soutien aux objos emprisonnés, demander les détails de la manifestation suivante auprès de Peretz Kidron @ Yesh Gvul: peretz@yesh-gvul.org

Compte-rendu du rassemblement du 9 mars 2002 :
Plus de 500 personnes, nombre jamais atteint auparavant pour ce type de rassemblement, on grimpé la colline qui surplombent la prison militaire n°6 à Athlit. Tous étaient venus soutenir les refuseniks emprisonnés pour leur refus de cautionner l’occupation des territoires palestiniens par Israël. La mobilisation croissante tend à confirmer les sondages signifiant que 20 à 30 % de la population israélienne soutient les objecteurs (plus que le soutien maximum aux objecteurs du Vietnam aux USA !).

Des images sur le site www.yesh-gvul.org

[haut]

CONTACT PRESSE ISRAELIENNE

Si vous prévoyez des actions, réunions publiques ou tout autre mobilisation en soutien aux objecteurs et objectrices de conscience, ne pas hésiter à mettre celles-ci à l'agenda, à nous envoyer des compte-rendus (ou lien du site où il est disponible). De même, ne pas hésiter à en informer la presse israélienne :

Ma'ariv:
2 Karlibach st.
Tel-Aviv 67132
Israel
Fax: ++972-3-561-06-14
e-mail: editor@maariv.co.il

Yedioth Aharonoth:
2 Moses st.
Tel-Aviv
Israel
Fax: ++972-3-608-25-46

Ha'aretz (Hebrew):
21 Schocken st.
Tel-Aviv, 61001
Israel
Fax: ++972-3-681-00-12

Ha'aretz (English edition):
21 Schocken st.
Tel-Aviv, 61001
Israel
Fax: ++972-3-512-11-56
e-mail: letters@haaretz.co.il

Jerusalem Post:
POB 81
Jerusalem 91000
Israel
Fax: ++972-2-538-95-27
e-mail: news@jpost.co.il or letters@jpost.co.il

Jerusalem Report:
Fax: ++972-2-537-94-89

Radio (fax numbers):
Kol-Israel ++972-2-531-33-15 and ++972-3-694-47-09
Galei Tzahal ++972-3-512-67-20

Television (fax numbers):
Channel 1: ++972-2-530-15-36
Channel 2: ++972-2-533-98-09

[haut]

REVUE DE PRESSE EN FRANCE

04/02/2002 16h07 - AFP
Un objecteur de conscience israélien condamné à 21 jours de prison

JERUSALEM, 4 fév (AFP) - Un objecteur de conscience israélien, Yigal Rosenberg, a été condamné à 21 jours de prison militaire pour refus de répondre à l'appel sous les drapeaux, rapporte lundi le mouvement pacifiste israélien "Profil nouveau".
Il y a une semaine, un premier objecteur de conscience, Yaïr Khilou, 18 ans, membre d'un groupuscule anarchiste, avait été condamné à 28 jours de prison pour le même motif.
Yigal Rosenberg, emprisonné dimanche, a justifié son refus d'incorporation pour des "raisons sociales et politiques" par delà le fait qu'il s'oppose à l'occupation des territoires palestiniens, a indiqué à l'AFP un porte-parole de "Profil nouveau".
C'est le second Israélien emprisonné parmi un groupe de 62 lycéens qui avaient annoncé en septembre 2001 leur refus de "participer à l'occupation des Palestiniens" lors de leur service militaire.
Treize Israéliens, appelés du contingent ou réservistes, ont été emprisonnés pour refus de servir en Cisjordanie et dans la bande de Gaza depuis le début de l'année, selon "Profil nouveau", un mouvement féministe qui oeuvre "contre la militarisation" de la société israélienne.
L'armée israélienne ne reconnaît pas l'objection de conscience chez les hommes.
Par ailleurs, une pétition d'officiers et de soldats de réserve appelant à refuser de servir dans les territoires palestiniens a recueilli 149 signatures, selon la presse.
La pétition, qui a provoqué un tollé en Israël, avait recueilli 52 signatures à son lancement il y a dix jours.
ms/jb
AFP


La Croix
MONDE, vendredi 1 février 2002, p. 11
Israel Palestine. Des réservistes israéliens traînent les pieds. CONFLIT. Cinquante-deux officiers et soldats réservistes de l'armée israélienne ont pétitionné pour refuser de servir dans les Territoires autonomes, un mouvement minoritaire qui révèle un nouvel état d'esprit. JERUSALEM, de notre correspondant.
DAVID Joël

"Quand je retarde le passage d'une ambulance palestinienne à un barrage routier, c'est pour empêcher un éventuel attentat suicide, mais je mets aussi peut-être la vie d'un malade en jeu. Il y a des moment où il faut dire " non ", explique David Zonshein, 28 ans, ingénieur en informatique et lieutenant de réserve de l'armée israélienne. " Il n'y a pas de bonne occupation ", renchérit Yaniv Itzkovich, 26 ans, maître assistant à l'université, lui aussi lieutenant.
Par voie de presse, tous deux ont lancé une campagne appelant à refuser de servir dans les Territoires palestiniens. Cinquante-deux officiers et soldats des unités combattantes de réservistes (blindés, parachutistes, infanterie d'élite...) ont signé vendredi une pétition affirmant : " Nous ne nous battrons plus au-delà de la " ligne verte " (séparant Israël des territoires occupés en 1967) dans le but d'expulser, d'opprimer, de participer aux destructions et bouclages, de tuer, d'affamer et d'humilier un peuple tout entier. "
Les signataires - des militaires du grade de deuxième classe jusqu'à celui de capitaine - assurent certes dans un préambule qu'ils restent " attachés aux valeurs sionistes " et sont " prêts à servir et défendre l'Etat d'Israël ". Mais leur démarche a suscité une levée de boucliers au Parlement. La plupart des députés ont dénoncé " la trahison ", " le dangereux appel à l'insoumission ", " à l'anarchie " et " à la politisation de l'armée ".
Plus de 600 officiers et soldats de réserve, dont des hauts gradés, ont de leur côté signé une contre-pétition qualifiant de " lâche, immoral et antidémocratique " l'appel au refus de servir. Et avant-hier, un nouveau mouvement d'officiers de réserve dénonçant les appels à l'insoumission a vu le jour sous le nom de Droit de servir. Le général Shaoul Mofaz, chef d'état-major, s'est insurgé contre l'appel des refuzniks en le qualifiant de " très grave, car les réservistes n'ont pas à décider des tâches qu'ils doivent accomplir ou non ". Plusieurs signataires de la pétition des 52 ont été " cassés " de leur commandement. Les Israéliens effectuent un service militaire obligatoire de trois ans pour les garçons et de vingt et un mois pour les jeunes filles. Les hommes sont en outre tenus jusqu'à l'âge de 49 ans (45 ans dans les unités combattantes) à des périodes de réserve pouvant dépasser un mois par an. Ce corps - soit plus de 400 000 hommes - constitue la colonne vertébrale de Tsahal qui ne compte par ailleurs que quelque 40 000 militaires de métier et 170 000 soldats d'active.

40 % des appelés potentiels échappent à la conscription
Le problème, c'est qu'il y a beaucoup de défections dans cette " armée du peuple ". Selon des chiffres publiés hier, au moins 40 % des appelés potentiels échappent à la conscription pour raisons religieuses, médicales, ou parce qu'ils sont considérés comme inaptes en cours de service.
Après un second ou troisième séjour dans les Territoires palestiniens, les réservistes de Tsahal ont souvent le sentiment d'être floués. Ils se jugent les dindons d'une farce tragique, car ils ne jouissent même pas de compensations financières et de conditions d'assurances équitables. Le premier ministre Ariel Sharon soutient d'ailleurs un projet de loi améliorant la situation des vétérans.
Les objecteurs de conscience constituent en revanche un phénomène marginal. Depuis le début de l'Intifada, en septembre 2000, 200 réservistes ont refusé de servir en Cisjordanie et dans la bande de Gaza - pas forcément pour des raisons politiques - et un petit nombre ont été sanctionnés. De janvier 1998 à fin décembre 2000, seuls neuf soldats ont été exemptés de leurs obligations militaires pour objection de conscience, sur 155 qui en avaient fait la demande.
Joël DAVID


l'Humanité
Plus loin que les faits, mercredi 30 janvier 2002, p. 5
Des réservistes israéliens lancent un appel à l'insoumission
Koloméa, Alexandre

Jérusalem - Ces officiers et soldats de réserve ne sont nullement des pacifistes. Ils ne sont pas des objecteurs de conscience, bien qu'ils soient largement motivés par des raisons morales. Ils proclament haut et fort leur patriotisme. Mais tout cela donne encore plus de poids, en Israël, à leur refus de servir dorénavant dans les territoires palestiniens.
Vendredi, ils étaient cinquante-deux à annoncer, en leur nom, qu'ils ne participeraient pas à l'occupation et l'oppression des Palestiniens, autrement dit qu'ils ne serviraient plus en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Cette semaine, ils sont déjà 100 à avoir signé la pétition, selon le porte-parole du groupe Amir Mashiah, un étudiant en communication de l'université de Tel Aviv, dans le civil, et un sergent artilleur dans la réserve.
Ce n'est pas la première fois, depuis le début de l'Intifada en septembre 2000, que des Israéliens appellent à l'insoumission. Il y a six mois, 62 lycéens avaient signé une pétition semblable, mais cela n'avait guère fait de bruit.
Cette fois, le retentissement est considérable. Il est vrai que ces contestataires appartiennent presque tous à des unités combattantes, parachutistes, blindés et unités d'infanterie d'élite, et sont considérés comme la crème de la crème de l'armée israélienne.
Et puis la situation a changé. Une partie de l'opinion israélienne - minoritaire mais non négligeable -, qui désespère de pouvoir influer sur le gouvernement d'union nationale d'Ariel Sharon, prend conscience qu'il faut mettre un terme au cycle morbide de la répression et de la violence.
" Ce n'est pas l'armée que nous critiquons mais le pouvoir politique qui envoie des jeunes se battre pour les colons dans les territoires palestiniens ", nous dit Mashiah, qui insiste sur le fait que lui et ses compagnons agissent " par patriotisme et sionisme aussi bien que par refus de violer des droits de l'homme ".
Lui-même a réussi, comme nombre de réservistes, à éviter de servir en territoire occupé, sans se confronter à l'armée, son unité ayant accepté non sans mal de le poster en Israël durant ses périodes de réserve.
Amit Bar Tzedek (vingt-huit ans), musicologue dans le civil, commandant de char dans la réserve, a servi en Cisjordanie il y a deux ans, avant le déclenchement de l'Intifada. " J'ai été témoin des humiliations subies par les Palestiniens, face aux colons qui se comportent en maîtres du pays ", nous confie-t-il. Aujourd'hui il n'est plus prêt à le refaire, même si on l'accuse de saper le moral de l'armée, alors qu'il considère que l'armée sape le sien.
Ran Gurlitz, vingt-huit ans, informaticien dans le civil et capitaine d'une vedette de la marine de guerre dans la réserve, est marqué par le souvenir des opérations au Liban. En 1996, lors de l'opération " Raisins de la colère ", nos vedettes bombardaient la côte pour faire fuir des habitants. " J'ai obéis, à l'époque, et je le regrette. Aujourd'hui je devrais recommencer si on me donnait l'ordre de tirer sur la côte de Gaza, ce qui s'est produit ", dit-il.
" Nous continuerons à servir dans l'armée quand il s'agira de défendre l'État d'Israël, mais pas dans des tâches d'oppression et d'occupation des Palestiniens ", est il écrit dans la pétition. " Les territoires (Cisjordanie et bande de Gaza) ne font pas partie d'Israël et en fin de compte les colonies juives qui y ont été établies seront démantelées. Nous ne continuerons donc pas à nous battre pour elles ", affirme le texte. " Nous ne nous continuerons pas non plus à nous battre au-delà de la ligne verte (entre Israël et les territoires palestiniens) dans le but d'opprimer, d'expulser, d'affamer et d'humilier un peuple tout entier, " souligne encore la pétition. La droite et commandement militaire ont dénoncé la pétition, comme il fallait s y attendre, mais sans menacer les contestataires de poursuites juridiques pour leur appel. La gauche est plutôt favorable, mais sans prendre trop position, soit par crainte d'indisposer les signataires, qui insistent sur le caractère apolitique de leur mouvement, soit de crainte de soutenir une action illégale.
L'état-major, qui visiblement souhaitait le moins de bruit sur cette affaire, a finalement pondu un communiqué lundi condamnant la démarche des réservistes. Le chef d'état-major, le général Shaoul Mofaz, a qualifié la pétition de " très grave ", et le porte-parole de l'armée a affirmé: " Les signataires ne représentent pas l'ensemble des officiers et soldats de réserve, qui comprennent leur mission et oeuvrent nuit et jour pour défendre l'État d'Israël et protéger ses habitants. "
Le fait est que les signataires ne constituent qu'une fraction des réservistes. Mais, au niveau du symbole, leur acte compte et ce n'est qu'un début.
Selon le mouvement pacifiste israélien Yesh Gvul (" il y a une limite ", en hébreu), depuis le début de l'Intifada 400 militaires (sur des dizaines de milliers appelés sous les drapeaux) ont refusé de rejoindre leurs unités dans les territoires occupés, mais un petit nombre seulement ont été sanctionnés, dont une quarantaine par quelques semaines de prison, l'armée ne voulant surtout pas faire de martyrs.
L'absentéisme, pas forcément pour raisons politiques, touche un nombre beaucoup plus important de soldats du corps de réserve. Les Israéliens effectuent un service militaire obligatoire de 3 ans pour les garçons et de 21 mois pour les filles. Les hommes sont en outre tenus, jusqu'à l'âge de quarante-neuf ans, d'accomplir des périodes de réserve pouvant dépasser un mois par an.


28/01/2002 22h54 - AFP
Un objecteur de conscience israélien condamné à vingt huit jours de prison

JERUSALEM, 28 jan (AFP) - Un objecteur de conscience israélien, Yaïr Khilou, a été condamné lundi, pour la deuxième fois, à vingt huit jours de prison militaire pour refus de répondre à l'appel sous les drapeaux, a annoncé le mouvement pacifiste israélien "Profil nouveau".
Yaïr Khilou, 18 ans, qui appartient à un groupuscule anarchiste a déjà purgé une peine de prison du 23 décembre au 17 janvier pour le même motif. L'armée israélienne ne reconnaît pas l'objection de conscience chez les hommes.
Il a été à l'initiative d'une pétition de 62 lycéens qui ont annoncé en septembre dernier qu'ils refuseraient de "participer à l'occupation des Palestiniens" lors de leur service militaire.
Douze militaires, appelés du contingent ou réservistes, ont été emprisonnés pour refus de servir en Cisjordanie et dans la bande de Gaza depuis le début de l'année, selon "Profil nouveau". Ce mouvement féministe oeuvre "contre la militarisation" de la société israélienne.
Par ailleurs, 52 officiers et soldats de réserve ont appelé vendredi à refuser de servir dans les territoires palestiniens occupés, mais non à refuser d'effectuer le service militaire.
Les Israéliens effectuent un service militaire obligatoire de trois ans pour les garçons et de 21 mois pour les filles. Les hommes sont en outre tenus, jusqu'à l'âge de 49 ans, à des périodes de réserve pouvant dépasser un mois par an.
ms/swo
AFP


28/01/2002 21h51 - AFP
Le chef d'état-major dénonce une pétition de réservistes

JERUSALEM, 28 jan (AFP) - Le chef d'état-major israélien, le général Shaoul Mofaz, a dénoncé lundi une pétition signée par 52 officiers et soldats de réserve appelant à refuser de servir dans les territoires palestiniens occupés.
Le général Mofaz a jugé "très grave" cette pétition lors d'une réunion de l'état-major, indique le porte-parole de l'armée dans un communiqué.
"Les signataires ne représentent pas l'ensemble des officiers et soldats de réserve qui comprennent eux leur mission et oeuvrent nuit et jour pour défendre l'Etat d'Israël et protéger ses habitants", souligne le porte-parole.
"Le service de réserve se fait en application de la loi et l'on ne saurait admettre que des réservistes décident quelles tâches ils accompliront ou non", ajoute-t-il.
Dans leur pétition publiée vendredi, les 52 officiers et soldats réservistes y écrivent: "Nous continuerons à servir dans l'armée quand il s'agira de défendre l'Etat d'Israël mais pas dans des tâches d'oppression et d'occupation des Palestiniens".
"Nous ne continuerons pas à nous battre au-delà de la ligne verte (entre Israël et les territoires) dans le but d'opprimer, d'expulser, d'affamer et d'humilier un peuple tout entier", soulignent les contestataires qui ont signé de leur nom et précisé leur grade, de soldat deuxième classe à capitaine. Ils appartiennent presque tous à des unités combattantes, notamment les parachutistes, les blindés et des unités d'infanterie d'élite.
C'est la première fois depuis le début de l'Intifada en septembre 2000 qu'une telle pétition est publiée, de sorte que la presse en a fait largement écho.
Selon un porte-parole du mouvement pacifiste israélien Yesh Gvul (Il y a une limite), 400 réservistes et plusieurs appelés ont contacté le mouvement depuis le début de l'Intifada. Ils refusent selon lui de rejoindre leurs unités dans les territoires occupés, mais seule une quarantaine ont été sanctionnés.
Selon la presse, l'absentéisme, pas forcément pour des raisons politiques, touche un nombre beaucoup plus important de soldats du corps de réserve.
Les Israéliens effectuent un service militaire obligatoire de trois ans pour les garçons et de 21 mois pour les filles. Les hommes sont en outre tenus, jusqu'à l'âge de 49 ans, à des périodes de réserve pouvant dépasser un mois par an.
ms/tp
AFP


25/01/2002 16h50 - AFP
Plus de 50 réservistes refusent de participer à "l'oppression" des Palestiniens

JERUSALEM, 25 jan (AFP) - Cinquante-deux officiers et soldats israéliens réservistes ont annoncé leur refus de participer dans l'avenir à "l'oppression l'occupation des Palestiniens", dans une pétition publiée vendredi.
C'est la première fois depuis le début de l'Intifada en septembre 2000 qu'une telle pétition est publiée, alors qu'elle constitue un véritable appel au refus de servir dans les territoires palestiniens.
"Nous continuerons à servir dans l'armée quand il s'agira de défendre l'Etat d'Israël mais pas dans des tâches d'oppression et d'occupation des Palestiniens", écrivent ces militaires de réserve, dont le texte a été publié par la presse.
Les 52 contestataires signent de leur nom et précisent leur grade, de soldat deuxième classe à lieutenant.
Ils appartiennent presque tous à des unités combattantes, notamment les parachutistes, les blindés et des unités d'infanterie d'élite.
Dans un préambule, ils soulignent leur attachement au "sionisme et à l'Etat d'Israël" et affirment avoir ont "toujours servi en première ligne pour la défense du pays".
"Les territoires (Cisjordanie et bande de Gaza) ne font pas partie d'Israël et en fin de compte les colonies juives qui y ont été établies seront démantelées. Nous ne continuerons donc pas à nous battre pour elles", poursuivent les signataires.
"Nous ne nous continuerons pas non plus à nous battre au-delà de la ligne verte (entre Israël et les territoires palestiniens) dans le but d'opprimer, d'expulser, d'affamer et d'humilier un peuple tout entier", souligne le texte.
"On m'accusera de saper le moral de l'armée, mais l'armée sape mon moral. Je ne suis plus prêt à me taire davantage. Oui, l'armée commet des crimes de guerre", a déclaré le sergent-chef de réserve Amir Bar-Tzedek, dans une interview au quotidien Yediot Aharonot.
"J'ai servi au Liban, j'ai servi dans les territoires (palestiniens) et personne ne pourra me dire que je suis un dégonflé et que j'essaie de me défiler. Mais je me suis réveillé et je sais que dans 10 où 20 ans les gens se demanderont avec honte ce qu'ils ont fait", a confié au quotidien le lieutenant de réserve Chouki Sadeh.
"Nous avons été envoyés pour protéger des colons de la colonie de Tapouah en Cisjordanie, alors qu'il lançaient des pierres contre des voitures palestiniennes", a témoigné le sous-lieutenant de réserve Yishaï Sagui.
Selon le mouvement pacifiste israélien Yesh Gvul (il y a une limite, en hébreu), 200 militaires israéliens, en grande majorité des réservistes, ont refusé de rejoindre leurs unités dans les territoires occupés depuis le début de l'Intifada, mais seul un petit nombre a été sanctionné.
Selon la presse, l'absentéisme, pas forcément pour raisons politiques, touche un nombre beaucoup plus important de soldats du corps de réserve.
Les Israéliens effectuent un service militaire obligatoire de trois ans pour les garçons et de 21 mois pour les filles. Les hommes sont en outre tenus, jusqu'à l'âge de 49 ans, à des périodes de réserve pouvant dépasser un mois par an.
ms/ss
AFP

Le Monde, 26 décembre 2001
Catherine Dupeyron
Depuis le début de l'Intifada, ils sont au moins trois cents à avoir brisé un tabou majeur en refusant de se battre dans les territoires occupés, au risque de faire de la prison. Par respect de la justice et, disent-ils, de leur pays.

APRÈS avoir immédiatement accepté le principe d'une rencontre, Yossef Sendik s'est ravisé un instant. "Vous voulez écrire un article anti-israélien ?", a-t-il demandé sans détour. Rassuré par la réponse, il a précisé : "Bon, alors c'est d'accord, mais, vous comprenez, je suis patriote, alors..." Comme tout Israélien qui, aujourd'hui, refuse de répondre à l'appel de l'armée ou tout au moins de servir dans les territoires occupés, Yossef aime son pays, et c'est justement pour cette raison que tous ont fait le choix de dire "non" - non à l'armée, non au gouvernement, non à l'occupation, non aux humiliations quotidiennes faites aux Palestiniens. Ils ne rejettent pas l'armée, le combat ou l'autorité par principe, ils refusent son "utilisation illégitime". La plupart sont volontaires pour un service national civil et prêts à se battre si le pays était "réellement" en danger. Jamais Yossef n'aurait imaginé faire un jour une chose pareille. "J'aime mon pays, et c'est difficile d'en arriver là. Je ne suis pas dans un milieu qui me poussait à agir ainsi, et j'ai toujours été un good guy", dit-il en souriant. A dix-huit ans, Yossef intégra l'armée dans l'un des corps les plus prestigieux, les parachutistes, et y devint capitaine. Vingt ans plus tard, Yossef ne se souvient pas précisément de ce qu'il pensait à l'époque, mais une chose est sûre, il était "un autre homme". Aujourd'hui, il ne veut "plus servir où que ce soit", ni dans les territoires ni même en Israël, il ne veut plus y "mettre le petit doigt". En août, pour la première fois de sa vie, cet officier réserviste de trente-huit ans a refusé d'obéir aux ordres de l'armée, ce qui lui a valu deux semaines de prison. Yossef ne fera plus ses milouim - périodes de réserve d'environ un mois par an, que tout soldat israélien effectue jusqu'à la quarantaine. Yossef interrompt régulièrement son récit ; ses confidences lui sont douloureuses. "Croyez-moi, j'en ai vu, des choses dégueulasses, dans les territoires. Peut-être que d'autres armées font pire, mais peu m'importe ce que font les autres. Je crois qu'Israël s'est trompé au cours de ces dernières années. Il n'y a pas de bonne occupation. Israël a créé son propre ennemi en portant atteinte aux droits de l'homme, en mettant les Palestiniens comme des chiens dans un coin, qui n'ont plus qu'une solution : mordre. Quand un enfant voit son père traîné hors de chez lui par les cheveux, il ne peut que devenir shaïd [martyre]. Ils nous haïssent, et ils ont des raisons." Yossef n'est motivé que par un souci, celui de la justice. La paix, il n'y croit pas. Yossef est convaincu qu'une fois obtenus les territoires occupés les Palestiniens ne respecteront pas l'accord. "Je sais qu'ils voudront s'emparer de Tel-Aviv, mais alors la situation sera différente et je serai le premier à la frontière pour défendre mon pays", dit-il avec la fougue retrouvée du jeune homme qu'il était. Aujourd'hui, Yossef se sent "plus juif qu'israélien". Ses grands yeux noirs perdus dans le vague, il tente de s'expliquer. "Mes racines et mon histoire prennent le pas sur mes liens à la terre. L'homme l'emporte sur la terre, sur l'idéologie." Désabusé, il ajoute : "En tant que juif, je peux vivre ailleurs." Mais Yossef n'a pas décidé de quitter son pays, pas encore.
Depuis le début de l'Intifada, trois cents Israéliens au moins - tous ne sont pas répertoriés - ont décidé de braver un tabou majeur de leur société : dire non à l'armée, au risque de faire de la prison. La punition n'est pas automatique, mais une bonne trentaine en ont fait l'expérience cette année. Parmi eux, des réservistes, mais aussi de jeunes conscrits. Ces derniers pourtant auraient pu, comme d'autres, échapper aux griffes de l'armée sans faire de vagues, en invoquant un prétexte religieux ou psychologique. L'armée se garde bien de donner des statistiques précises sur le nombre de jeunes qui ne font pas l'armée, outre les Arabes et les ultrareligieux, qui en sont presque automatiquement exclus, mais, si l'on en juge par le témoignage de plusieurs lycéens, ils semblent être relativement nombreux. Sans doute n'ont-ils pas non plus très envie d'aller se battre en Cisjordanie ou à Gaza, bien qu'ils ne le clament pas haut et fort.
D'AUTRES, au contraire, ont décidé de faire entendre leur voix, une voix différente. "On veut aider les jeunes Israéliens à prendre conscience qu'il existe une alternative, qu'il est possible de dire "non" à l'armée", remarque Shani, une belle brune de dix-sept ans. A cette fin, Shani et ses copains, Haggaï et Yaïr, ont fait une rentrée scolaire en fanfare, en septembre. Ils ont créé la "Liste des 62", celle de soixante-deux lycéens futurs conscrits signataires d'un manifeste envoyé au premier ministre, au ministre de la défense et au chef d'état-major. Relayé par les médias, ce texte condamne la politique "agressive et raciste" menée dans les territoires occupés, signifie le "refus" de ces jeunes "de prendre part à des actes d'agression contre le peuple palestinien" et appelle "conscrits, soldats en poste et réservistes à faire de même".
Avia Ataï, vingt ans, avait devancé l'appel. Fin août, trois jours avant la rentrée scolaire, Avia, soldate depuis dix mois, était réquisitionnée pour servir à Guilo, un quartier de Jérusalem qui, depuis le début de l'Intifada, est dans la ligne de mire de Palestiniens installés à Beit Jala, juste de l'autre côté de la vallée. L'armée lui demandait, ainsi qu'à une cinquantaine d'autres jeunes conscrites, d'expliquer les consignes de sécurité aux enfants des écoles exposées aux tirs palestiniens - une mission impossible pour Avia. "Guilo est construit dans les territoires occupés. Le meilleur moyen de protéger ses habitants est de les en faire partir", remarque-t-elle tranquillement. Le pire, pour Avia, est peut-être qu'on lui ait demandé de mentir, à des enfants de surcroît. "Je devais faire croire que j'étais compétente en disant que j'appartenais à une unité spécialiste de ces problèmes de sécurité. Mais ce n'était pas vrai", dit-elle, écourée. Comment, elle, qui n'avait jamais affronté de tirs, pouvait-elle expliquer aux enfants le comportement à adopter en cas de danger ? "Le plus drôle, c'est que, depuis un an qu'ils sont confrontés à cette situation, les enfants savent bien mieux que moi ce qu'il faut faire", souligne-t-elle en souriant. Avia a donc dit "non" et a été condamnée à vingt-huit jours de prison. Son père, Yehouda, ancien officier parachutiste, ne croyait pas que sa fille irait en prison : "J'étais naïf, je pensais que ses raisons étaient bonnes et que l'armée préférerait ne pas faire trop de bruit autour de cette histoire." Yehouda n'a pas tort. La prison est loin d'être systématique pour les objecteurs de conscience, et surtout cette sanction, qui n'excède jamais trois mois, est toujours prononcée dans le cadre disciplinaire et jamais par une cour martiale, qui offrirait une trop belle tribune à ces rebelles.
"L'armée sait que, dans le cas d'un procès militaire, on opposerait la règle énoncée en 1957 par un tribunal militaire à la suite du massacre de Kfar Kassem. D'après ce jugement, un soldat a, dans certains cas, non seulement le droit, mais le devoir de désobéir aux ordres qui lui sont donnés", explique Peretz Kidron, un des responsables de Yesh Gvoul - en hébreu, "il y a une limite, une frontière" -, association de soutien aux objecteurs de conscience créée au début de la guerre du Liban.
La prison est plutôt vécue comme un "cadeau" par ceux qui en font l'expérience : David Haham Herson, dix-neuf ans, qui a fait ses classes dans les tanks, a été condamné à vingt-huit jours pour avoir refusé de servir dans les territoires occupés. Sa décision, il l'a prise en mai, au lendemain des bombardements de villes palestiniennes par les chasseurs F-16, juste avant d'être appelé. "Quand j'ai réalisé que je représentais la force, j'étais très en colère. Les fusils contre les pierres, c'est déjà choquant, mais on ne peut pas demander aux soldats de lancer des pierres. En revanche, les F-16, ça détruit tout, et ça veut dire : "On ne veut pas d'Arabes ici." Quatre mois après avoir purgé sa peine, David, musicien et poète, se sent "à nouveau inutile". "En prison, je ne faisais presque rien concrètement, mais j'avais le sentiment de faire beaucoup pour Israël. Certains disent que je suis un traître. Mais c'est tout le contraire, j'ai fait ça pour mon pays", explique-t-il avec le plus grand calme. "Je veux que les Israéliens ouvrent les yeux, qu'ils comprennent que les Palestiniens ne nous haïssent pas, mais qu'ils se battent pour leurs droits, et que nous, Israéliens, sommes en partie responsables de la situation actuelle." Ronit, la maman de David, est fière de son fils, mais pas surprise. Engagée aux côtés des Palestiniens depuis la première Intifada, il lui était impossible d'imaginer son fils "combattant, tuant des Palestiniens, peut-être même des gens" qu'elle connaît. Les objecteurs d'aujourd'hui sont souvent les héritiers d'un combat mené par la génération précédente, éveillée à la politique avec le début de l'occupation, dans les années 1970, ou, plus souvent, dans les années 1980, à la faveur de la guerre du Liban ou de la première Intifada.
LES choses furent plus compliquées pour Yshaï Rozen-Zvi. En refusant de servir en Cisjordanie ou à Gaza en juillet, Yshaï a rompu avec le milieu nationaliste religieux dans lequel il évolue. Religieux consacrant l'essentiel de son temps à l'étude des textes spirituels juifs, ancien habitant d'une colonie entre Jérusalem et Hébron, marié à une jeune femme dont une partie de la famille habite dans ces territoires, rien, en apparence, ne prédisposait Yshaï à devenir refuznik, un terme souvent utilisé pour désigner les récalcitrants de l'armée. Rien, si ce n'est son éducation, son respect de l'homme et son refus de la sclérose intellectuelle. Elevé dans un milieu religieux à Tel-Aviv, une ville traditionnellement laïque, enseignant la pensée juive à l'institut Hartman de Jérusalem, réputé pour son ouverture aux autres religions notamment, Yshaï a "l'habitude d'être toujours à cheval sur deux communautés, en marge", comme son père, aujourd'hui décédé. Ariel Rozen-Zvi, illustre doyen de la faculté de droit à Tel-Aviv, religieux, se prononce contre l'occupation dès les années 1980. Mais, quand Yshaï est enrôlé, "l'armée est encore un sujet tabou" chez les Rozen-Zvi. "On pouvait critiquer, mais pas refuser", précise-t-il. S'affranchir de l'armée n'est pas chose facile dans un pays où celle-ci constitue un des piliers de la société. Lorsque le soldat Yshaï Rozen-Zvi débarque à Gaza en 1990, il est immédiatement "choqué"par ce qu'il découvre. "Je ne peux oublier cette image de gens faisant la queue à 4 h 30 du matin pour avoir l'autorisation d'aller travailler en Israël, le regard rempli de peur et de fatigue. A la minute où j'ai compris que j'étais du mauvais côté, mon coeur était avec eux", confie-t-il. Puis il ajoute à regret : "Mais ça m'a pris dix ans pour aller au bout de cette prise de conscience, pour avoir le courage d'affronter mon environnement." Depuis qu'il a osé dire non, Yshaï n'a jamais regretté sa décision. Il se dit même "content d'avoir payé le prix" de ses opinions. Outre les treize jours de prison, il doit en permanence affronter le regard des autres, ceux qui, dans le milieu qu'il fréquente, condamnent radicalement sa démarche. Certains ont purement et simplement cessé de lui parler, d'autres, ceux qui lui étaient plus proches, font semblant de ne pas savoir. Enfin, son épouse, qui l'a beaucoup aidé dans cette épreuve, le désapprouve néanmoins sur le fond. Plongé en permanence dans l'exégèse des textes juifs, Yshaï n'y puise pas les fondements de ses choix politiques. Surtout pas. "Quand les espoirs messianiques remplacent la réalité politique, c'est une catastrophe. Tout peuple a des mythes, mais s'ils se réalisent sur le dos des autres, c'est une tragédie", explique Yshaï avec la passion d'un tribun. Coiffé d'une kippa bleu marine, Yshaï tient un discours sans complaisance à l'égard des colons, parmi lesquels il compte pourtant de nombreux amis. "Ils font le lien entre le sionisme et la présence dans les territoires, alors que, d'après moi, il faut séparer les deux. L'existence d'Israël ne dépend pas de l'occupation. Au contraire. Le sionisme aujourd'hui, c'est justement refuser de servir dans les territoires occupés."
Catherine Dupeyron

06/09/2001 09h55 - AFP
62 lycéens israéliens accusent leur gouvernement de "racisme"

JERUSALEM, 6 sept (AFP) - Soixante-deux lycéens israéliens ont annoncé leur refus de servir dans les territoires palestiniens lors de leur service militaire afin de ne pas participer à une "politique raciste", dans une lettre ouverte dont l'AFP a reçu une copie jeudi.
Dans cette lettre adressée au Premier ministre Ariel Sharon, ces lycéens en classes terminales dénoncent "la politique agressive et raciste suivie par le gouvernement israélien (...) Nous vous informons que nous n'avons pas l'intention de prendre part à l'application d'une telle politique".
"Les atteintes aux droits de l'Homme, les expropriations de terres, les arrestations, les exécutions sans jugement, les destructions de maison, le bouclage, les tortures ne constituent qu'une partie des crimes commis par l'Etat d'Israël et constituent des violations flagrantes des conventions internationales signées par notre pays", ajoutent-ils.
"La sécurité des habitants (israéliens) ne pourra être obtenue que par un accord de paix juste ente le gouvernement israélien et le peuple palestinien, c'est pourquoi nous obéirons à notre conscience et refuserons de prendre part à ces actes d'oppression, qui sont à proprement parler des actions terroristes", soulignent les signataires.
Ils ont appelé dans leur message les autres jeunes qui doivent être appelés ainsi que les réservistes à imiter leur exemple.
A l'âge de 18 ans, les Israéliens effectuent un service militaire de 3 ans pour les garçons et de deux ans pour les filles. Ils doivent ensuite effectuer des périodes de réserves pouvant aller jusqu'à un mois par an jusqu'à la quarantaine.
Selon l'organisation pacifiste israélienne Yesh Gvul ("Il y a une limite", en Hébreu), 22 soldats ont été emprisonnés pour leur refus de servir dans les territoires palestiniens depuis le début de l'Intifada fin septembre.
En général, les soldats qui adoptent cette attitude sont condamnés à des peines de cachot de 28 jours éventuellement renouvelables.
jlr/tp
AFP

25/07/2001 19h46 - AFP
Un militaire israélien emprisonné pour refus de servir en territoire occupé

JERUSALEM, 25 juil (AFP) - Un militaire israélien du corps de réserve a été condamné cette semaine à vingt-quatre jours de prison pour refus de servir dans les territoires palestiniens, occupés depuis 1967, a rapporté mercredi la radio publique israélienne.
Le sergent réserviste, Alex Liachs, étudiant en informatique, âgé de 26 ans, est le 16ème militaire condamné pour refus de servir en territoire palestinien, depuis le début de l'Intifada le 28 septembre dernier, selon la même source.
Dix autres militaires sanctionnés sont des réservistes et cinq autres des soldats d'active.
Selon la presse, l'absentéisme touche un nombre beaucoup plus important de soldats du corps de réserve.
Des centaines de réservistes n'ont pas répondu à des ordres d'appels à rejoindre leurs unités en Cisjordanie et bande de Gaza, pour des motifs politiques ou autres. En règle générale l'armée évite des poursuites.
Les Israéliens effectuent un service militaire obligatoire de trois ans pour les garçons et de 21 mois pour les jeunes filles. Les hommes sont en outre tenus à des périodes de réserve allant jusqu'à plus d'un mois par an jusqu'à l'âge de 49 ans.
ms/swo
AFP


15/03/2001 12h44 - AFP
600 réservistes incarcérés pour refus de servir dans les territoires (journal)

JERUSALEM, 15 mars (AFP) - Quelque 600 réservistes de l'armée israélienne ont été incarcérés depuis le mois d'octobre pour refus de servir dans les territoires palestiniens, a indiqué jeudi le quotidien Maariv.
Les militaires ont été condamnés à diverses peines de prison pour ne pas avoir répondu à des ordres de rappels sous les drapeaux leur enjoignant de servir, soit dans des bases militaires, soit dans des implantations en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a indiqué le journal, qui ne précise pas les raisons du refus.
"Ces chiffres ne sont pas significatifs, car ils sont en baisse par rapport à la période correspondante de l'année antérieure et ne concernent pas uniquement un absentéisme dû à des affectations dans les territoires palestiniens", a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée israélienne.
Il a précisé qu'entre octobre 1998 et mars 1999 "900 réservistes de l'armée n'avaient pas répondu à des ordres de rappels" sous les drapeaux.
Les Israéliens effectuent un service militaire obligatoire de trois ans pour les garçons et de 21 mois pour les jeunes filles. Les hommes sont en outre tenus à des périodes de réserve allant jusqu'à plus d'un mois par an jusqu'à l'âge de 49 ans.
L'Intifada, le soulèvement palestinien, a fait depuis le 28 septembre 438 tués: 359 Palestiniens, 65 Israéliens, 13 Arabes israéliens et un Allemand.
ChW/hj
AFP


Le Monde diplomatique
Novembre 2000, page 13
"Nous n'irons pas la faire"
DOMINIQUE VIDAL
"AU moment où l'on franchit la frontière, où l'on entre en Cisjordanie, on devient un assassin potentiel. C'est ce que j'ai senti. Parce que tout enfant peut me lancer une pierre, et je serai obligé de courir après lui, ou de tout faire pour me protéger. Face à ce piège, la seule solution possible, sur le plan émotionnel comme politique, c'est de refuser de faire son service. Refuser de servir revêt une signification politique, et, pour moi, c'était important, quitte à risquer la prison, pour peser sur le cours des choses."
Ainsi parle Igal Ezrati, un des cinq objecteurs de conscience israéliens interrogés par David Benchetrit dans son film On tire et on pleure. La soirée Thema que propose la chaîne Arte, le 9 novembre, sous le titre "Nous n'irons pas la faire" - et qui comportera le magnifique Pour l'exemple, de Joseph Losey (1964) - traitera aussi des déserteurs de la Wehrmacht pendant la seconde guerre mondiale et de ceux, français, de la guerre d'Algérie.
Mais le drame qui se joue de l'autre côté de la Méditerranée donne à la réflexion des objecteurs israéliens un poids particulier. Leur acte courageux remonte à la guerre du Liban - et même avant pour le "pionnier", Gadi Algazy. Créé en 1982 pour regrouper les objecteurs de conscience lors de l'invasion israélienne du Liban, le mouvement Yesh Gvoul (Il y a une limite) a publié, début octobre 2000, un nouveau manifeste, intitulé: "La guerre sur les terres d'Ariel, Beit-El, Beit-Hadassa et Kiryat-Arba [colonies juives en Cisjordanie occupée], sur le tombeau de Joseph et le tombeau de Rachel, n'est pas notre guerre". Ce manifeste, qui encourage les soldats - sans décider à leur place - à refuser de s'engager dans cette sale guerre, a notamment été distribué dans les endroits où ils font de l'autostop et dans la gare principale des autobus à Tel-Aviv.
Premier objecteur connu de l'"intifada d'al-Aqsa", le conscrit Noam Qouzar (dix-neuf ans) a été condamné, le 4 octobre, à vingt-huit jours de prison ferme pour avoir refusé de se rendre dans les territoires occupés.

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SITUATION DE L'OBJECTION DE CONSCIENCE EN ISRAEL

Israël a ratifié le pacte international relatif aux droits civils et politiques. Israël est tenu de prendre des dispositions pour que soient respectés tous les droits civils et politiques de ses citoyens, et en particulier le droit à l'objection de conscience:
- en adoptant une législation
- en mettant à disposition les informations sur ce droit et les moyen d'obtenir le statut d'objecteur
- en mettant en place une alternative au service militaire

Quelques statistiques
Ces chiffres ont été obtenus de l'armée par l'Association pour les Droits Civils en Israël à propos des délibérations du comité militaire de conscience pour les hommes en Israël. Une demande "acceptation complète" signifie que le demandeur fut exempté de service militaire par le comité, mais sans obtenir de statut d'objecteur de conscience étant donné qu'un tel statut n'existe pas en Israël. Une demande "acceptation partielle" signifie que le demandeur devait servir dans l'armée mais dans des conditions particulières (par exemple : en étant exempté de ports d'arme). Une telle "acceptation partielle" est la plupart du temps, pas du tout acceptable pour le demandeur.

1998
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Total de demandes - 36; partiellement acceptée - 2; complètement acceptée - 2.
dont :
Insoumis – 15; partiellement acceptée - 1; complètement acceptée - 0.
Conscrits – 7; partiellement acceptée - 0; complètement acceptée - 0.
Réservistes – 14; partiellement acceptée - 1; complètement acceptée - 2.

1999
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Total de demandes - 33; partiellement acceptée - 7; complètement acceptée - 3.
dont :
Insoumis – 12; complètement acceptée - 1.
Conscrits – 10; complètement acceptée - 1.
Réservistes – 11; complètement acceptée - 1.

2000
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Total de demandes - 46; partiellement acceptée - 1; complètement acceptée - 4.
dont :
Insoumis – 26; partiellement acceptée – 0; complètement acceptée - 2.
Conscrits – 9; partiellement acceptée - 1; complètement acceptée - 0.
Réservistes – 11; partiellement acceptée - 0; complètement acceptée - 2.

Les chiffres pour 2001 ne sont pas publiés, mais nous avons des raisons de penser que le nombre de demandeurs a pour le moins doublé, tandis que le nombre d'acceptation a peut-être diminué. Ce comité de conscience existe depuis 1995. De 1995-1997, au moins deux appelés ont été exempté par ce comité (un insoumis et un réserviste).
Ces chiffres font du comité israélien, celui qui a largement le plus faible rapport d'acceptation au monde. Moins de 10% des demandeurs sont exemptés. La Pologne qui pointe en seconde position dans ce triste classement avec près de 60% en 1998 selon le rapport "le refus de porter les armes" de l'Internationale des Résistants à la Guerre.

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UN ESPOIR POUR LES OBJECTEURS ?

Le marathon d'Yinnon Hiller pour la reconnaissance de l'objection de conscience en Israël !

Yinnon Hiller, aujourd'hui agé de 20 ans, a été entendu pour la seconde fois par la Haute Cour de Justice israélienne ce 20 février 2002 obtenant gain de cause quant à sa demande de statut d'objecteur de conscience.
C'est au début du printemps 1997 que Yinnon fait savoir à sa famille et à ses proche ses intentions de ne pas servir les forces armées israéliennes, signifiant qu'il ne peut participer à aucune organisation promouvant la guerre, qu'il ne portera ni arme, ni uniforme. Le 9 octobre 1998, Yinnon Hiller fait sa déclaration auprès du ministre de la défense d'alors, Yitzchak Mordecai, afin d'être exempté de service militaire pour raisons de conscience. Il est entendu le 18 avril 1999 par le "Comité de Conscience" militaire, lequel est en charge d'évaluer l'objection de conscience des appelés.
Le 8 Septembre 1999, Yinnon est entendu par le responsables des incorporations, le Colonel Nissim Barda. lui propose un poste de brancardier mais à la condition de se faire incorporer. De ce fait, Yinnon décline l'offre. Il reçoit le 31 octobre un courrier lui signifiant le refus de l'octroi du statut tant par le "comité de conscience" que de l'autorité en charge des incorporation. Il est appelé à servir dans l'armée en tant que brancardier. C'est alors que Yinnon tente d'avoir un poste à l'association Shlomit, une organisation accueillant des bénévoles exempté du service militaire (particulièrement des femmes), afin de s'occuper d'enfants en difficulté. Il n'est pas pris et le 14 février 2000, Yinnon reçoit des autorités militaires un ordre d'appel pour le 14 mars 2000. Entre temps, Yinnon a trouvé une place de conseiller dans une organisation pour la jeunesse. Celle-ci obtient un report d'incorporation des autorités militaires.
Le 24 septembre 2000, Yinnon comparait pour la seconde fois devant le "comité de conscience". Ayant un avocat, il demande à ce que celui-ci soit présent lors de l'entrevue. Cette demande lui est refusée et le 9 novembre 2000, c'est sa demande de statut qui est à nouveau refusée. Un nouvel ordre d'appel le convoque pour le 20 décembre 2000. Le 3 décembre 2000, Yinnon comparait devant la Haute Cour de Justice israélienne ; son avocat demande à ce que son incorporation soit suspendue tant que son appel de la décision du 9 novembre n'est pas examiné. Lors de la première audience du 27 mars 2001, le tribunal enjoint à l'état israélien de justifier le refus opposé à la demande de statut de Yinnon Hiller sous 4 mois, le refus n'ayant pas été motivé alors. L'armée obtient un délai supplémentaire de 3 mois... sans suite.
C'est pourquoi ce 20 février 2002, Yinnon comparait une nouvelle fois devant la Haute Cour de Justice au bout de 3 ans et demi de démarches dans le but d'obtenir son statut d'objecteur de conscience. Cette fois, la Haute
Cour de justice enjoint à l'armée d'exempter Yinnon de service militaire pour raison de conscience afin qu'il puisse poursuivre son action auprès des jeunes israéliens. L'état s'est à nouveau vu octroyer un délai de 4 mois pour appliquer le jugement.
Ce jugement a déjà des conséquences pour un autre pacifiste, Amir Melenky. Agé de 18 ans, il avait lui aussi fait appel de son refus d'octroi du statut et a vu du même coup la décision de la Haute Cour lui bénéficier.
A noter que Yinnon comme Amir revendique le droit à effectuer un service civil alternatif et que cela a, semble-t-il, fortement pesé dans la balance lors de la délibération des juges de la Haute Cour.
Rendez-vous dans 4 mois (ou, espérons-le avant) pour savoir quelles suites vont être données. Toujours est-il que les juges se sont prononcés en faveur des objecteurs de conscience signifiant clairement à l'armée qu'il doit être trouvé une solution adaptée et civile pour les objecteurs de conscience aux motifs pacifiques.

Le cas de Jonathan Ben-Hartzi en suspend

Le 17 octobre2001, fut entendu par la haute cour, l'appel effectué par l'objecteur de Conscience Jonathan Ben-Hartzi. Jonathan et son avocat ont utilisé la déclaration mensongère de l'état signifiant que le "Conscience Committee" (organisme dépendant de l'armée qui examine la validité des demandes de statut) reçoit régulièrement les motivations des demandeurs et leur permet d'être représentés par un avocat pour qu'il en soit effectivement ainsi. Au final, l'appel de Jonathan Ben-Hartzi ne fut pas jugé mais l'état lui permet d'être à nouveau d'être entendu devant le Conscience Committee avec la possibilité de motiver son objection de conscience et d'être accompagné de son avocat. L'air de rien, cela est un précédent juridique très important qui empêchera au comité de refuser aux demandeurs de statut d'être représenté légalement ni de ne pas prendre en compte témoignages et documents écrits motivant la demande. De fait, le comité devra s'efforcer de mieux argumenter les refus opposés à de nombreux objecteur de conscience particulièrement pour ceux ayant des raisons pacifistes et/ou antimilitaristes.
Lors des débats, la juge a critiqué le Conscience Comittee pour l'absence de critères de fonctionnement, ce à quoi le procureur a répondu : si de tels critères étaient public, il serait trop facile à des imposteurs de flouer le Conscience Comittee, déjà qu'un site internet (celui de l'association New Profile) indique la manière de répondre aux questions du comité. Apparemment, ce procureur navigue un peu sur le www.newprofile.org lorsqu'il a un peu de temps libre.
Jonathan est repassé ce 27 novembre devant le conscience committee dont la réponse n'est pas connu à ce jour. Dès que nous aurons des nouvelles, elles seront diffusées via les petites infos du Moc Rennes.

11 avril 2003
Un nouveau militant pacifiste assassiné par les " forces de défense israéliennes " !

Ce vendredi 11 avril, alors que de nombreux pacifistes se réjouissaient de la manifestation importante qui eut lieu en soutien aux objos israéliens toujours plus nombreux, une nouvelle victime de la résistance non-violente est venue endeuillée le mouvement.

Tom Hurdell, de nationalité britannique et militant de l'International Solidarity Movement, est décédé à l'hôpital Jarusi à Khan Younes (Rafah) après s'être fait tiré dessus dans la bande de Gaza.

Le quotidien Ha'aretz rapporte que le militant se trouvait entre un groupe d'enfants palestiniens et les troupes israéliennes quand les soldats ont ouvert le feu.

Khalil Abdullah qui participe au mouvement pacifique palestinien et qui a assisté au tir, rapporte qu'un groupe de militants de l'ISM tentaient de monter une tente le long d'une route empruntée par l'armée en protestation. Le britannique âgée de 24 ans fut touché à la tête et le décès constaté peu après son arrivé à l'hôpital. Aucun commentaire de l'armée pour l'instant.

Quatre semaines plus tôt, le 16 mars, c'était Rachel Corrie, une militante US de 23 ans qui était tué en voulant empêché la marche en avant d'un bulldozer militaire dans la bande de Gaza. L'ISM qui enregistrait là son premier décès au cours des 30 mois de cette dernière intifada a protesté de l'attitude meurtrière du conducteur de l'engin qui avait fait un aller-retour sur le corps de la jeune étudiante d'Olympia. L'armée a nié indiquant que le conducteur n'avait pas vu la Rachel Corrie.

La semaine dernière, un autre jeune américain, Bryan Avery du Nouveau Mexique, a essuyé les tirs de l'armée israélienne qui a signalé ne pas s'être rendu compte avoir touché Bryan Avery alors qu'ils tiraient sur des hommes armés dans cette zone, à Jenin.

GUSH SHALOM - pob 3322, Tel-Aviv 61033 - http://www.gush-shalom.org/
ISM -

15 mai 2003 :
Journée internationale de l'objection de conscience : Semaine de soutien au refus de porter les armes en Israël

Plus que 4 semaines avant le début de la semaine internationale de rencontre et de préparation aux 15 mai en Israël, dans la région de Tel Aviv. Trouvez ci-dessous une ébauche de programme. Bien sûr le 15 mai, journée de l'objection de conscience et du refus de porter les armes n'aura pas lieu qu'en Israël : ne pas hésiter à faire remonter l'info vers l'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre (info@wri-irg.org).

Coût à prévoir pour la semaine (nourriture) : 50 à 70 euros.

Au programme :

Séminaire (9-10/05/03)
- Partage d'expériences entre les différents mouvements d'objecteurs présents : Chili, Serbie & Monténégro, Macédoine, Turquie, Corée du Sud, Allemagne, Espagne...
- Information sur l'objections en Israël : L'objection à la conscritpion (Shministim, New Profile), le refus sélectif de servir (Yesh Gvul, Courage to
Refuse), l'objection féminine, les objecteurs de conscience Druze (Druze Initiative Committee for CO)
- Résistance non-violente : exemples de stratégies et tactiques du mouvement non-violent.

Préparation à l'action non-violente (11-14/05/03):
- Introduction à la non-violence et l'action non-violente.
- Outils de préparation à l'action (avec mise en pratique)
- Techniques non-violentes pour contrer les menaces et attitudes abusives de la part des badauds (ce qui peut Ítre un réel problËme en Israël, nécessitant donc une préparation spécifique)
Les soirées seront ouvertes pour des ateliers divers ouverts au public.

L'action du 15 mai mettre à l'épreuve l'expérience de la préparation. Cette action a pour but d'obtenir une audience en Israël et à l'étranger. Nous espérons cette action créative mais comme sa mise en place est une part importante de la préparation, aucune décision d'actions n'a encore été prise.

Sont attendus à ce jour de 15 à 20 participants internationaux et un nombre certain d'Israéliens, particulièrement lors des WE, soirées et pour l'action.

Sources :
War Resisters' International
5 Caledonian Road * London N1 9DX * BRITAIN
tel.: +44-20-7278 4040 * fax: +44-20-7278 0444
email: info@wri-irg.org * http://www.wri-irg.org